Après celle de Toliara, la prison de Sambava est également victime d’une évasion massive sans que les autorités compétentes ne soient au courant qu’après quelques jours. En effet, dans la nuit du mardi dernier, les prisonniers auraient fait un trou sur une muraille donnant accès directement à une ruelle pour s’évader. Ce n’est que quelques jours plus tard que les gardiens auraient constaté cette fuite et ont lancé l’alerte générale. Des fugitifs ont été déjà arrêtés mais l’un des plus dangereux détenus en fuite reste en cavale avec des mains menottées. Les forces de l’ordre font tout pour appréhender les évadés en bloquant toutes les issues de la région Sava.

Cette évasion digne d’un film hollywoodien démontre une fois de plus l’ancienneté et la vulnérabilité des infrastructures pénitentiaires qui ne respectent plus les normes de sécurité requises en tant que centre de détention. Le corps des agents pénitentiaires ainsi que les défenseurs du droit de l’homme ont déjà, à maintes reprises, tiré la sonnette d’alarme sur la nécessité absolue de travaux d’extensions et de réhabilitation de toutes les prisons mais cela ne constitue pas encore une priorité pour l’Etat.

D’un côté, les évasions de prisonniers deviennent une pratique courante à Madagascar, notamment durant les moments où la situation politique est instable. Il y a quelques mois, près d’une trentaine de prisonniers ont pu sortir clandestinement de la prison de Toliara alors que les foyers de tension concernant le ras-le-bol des syndicalistes ainsi que des politiciens de l’opposition ont commencé à s’amplifier et qu’une rumeur sur la possibilité d’une tentative de coup d’Etat s’était propagée. Actuellement, ce qui se passe à la prison de Sambava coïncide juste avec la déclaration des forces de l’ordre sur l’existence des individus qui prépareraient des actes de déstabilisations pendant la célébration de la fête de l’indépendance.

Dominique Val