Le non-respect de la loi est de plus en plus flagrant, selon les observateurs et les autorités ne parviennent plus à contrôler la situation. Actuellement, il suffit de se présenter comme proche des hauts responsables étatiques pour bénéficier d’une sorte de protection et perpétrer des infractions. Pour certains, ce sont les dirigeants eux-mêmes qui ont cultivé cette méthode magique afin de préserver leurs intérêts. Ainsi, de nombreuses personnes font actuellement usurpation de nom ou de fonction pour bénéficier de ces privilèges. Dernièrement, l’affaire du remblai du Lac Masay a attiré l’attention de tous. Des opérateurs mauriciens se sont présentés auprès du fokontany pour faire part d’un permis de remblai et ont entamé les travaux, il y a quelques jours. Le permis en question aurait été attribué par la Commune urbaine d’Antananarivo et les opérateurs ont également souligné que le projet s’agit d’une construction d’un grand hôtel et entre dans le cadre de la préparation du Sommet de la Francophonie. Pris au dépourvu, le Chef fokontany n’a pu rien faire d’autant que ce dernier n’a réellement aucun pouvoir pour empêcher quoi que ce soit, ni même de vérifier la véracité des autorisations en question.

Silence de la Cua

Par contre, les habitants de Masay sont très contrariés et ont demandé plus d’explication. Obligé de se dévoiler, le Président du comité de préparation du sommet de la francophonie, Mamy Rajaobelina, a clairement souligné que ce projet n’a rien à voir avec le sommet et que d’ailleurs, le comité ne dispose d’aucun pouvoir pour délivrer une autorisation de remblai, encore moins un permis de construire. De son côté, la Cua n’a pas voulu apporter d’explications et n’a pas non plus démenti l’octroi du permis. En tout cas, bien que les opérateurs aient promis de prendre les mesures pour éviter l’inondation du quartier pendant la saison de pluie, les habitants ne veulent rien entendre et exigent à ce que les travaux soient suspendus. « Des familles malgaches ont procédé au remblai de leur terrain, il y a quelques mois, mais les travaux ont été suspendus par la Cua parce que cela risquerait d’aggraver le problème d’inondation. C’est injuste de donner une autorisation pour le même projet aux étrangers », a souligné un représentant des habitants de Masay.

Rlm