L’incident entre l’ancien président Marc Ravalomanana et l’actuel ministre de la Pêche Gilbert François, qui s’était produit à l’aéroport de Toliara, la semaine dernière, a démontré, une fois de plus, que le premier n’est pas encore en mesure de respecter le choix des autres.

Le Tim a lancé une forte campagne de dénigrement médiatique contre le patron de la Pêche qui aurait refusé de serrer la main du fondateur du groupe Tiko sous prétexte que ce dernier l’avait déjà mis en prison pour de raisons politiques. En toute légitimité, une personne a le droit de refuser la réconciliation à celui qui lui a fait du mal. Ce genre de situation demeure au stade « personnel » et n’a aucune relation avec la recherche de la stabilité politique. En effet, le Tim essaye d’exploiter cet incident de Toliara comme étant une entrave à la continuité du processus de réconciliation nationale que prône le Grand pardon entre tous les acteurs ayant été impliqués dans les crises politiques du pays.

Dans la foulée, ce n’est pas la première fois que Marc Ravalomanana s’attaque à des ministres de cette quatrième République. Il a déjà lancé des propos de défis aux ministres Rivo Rakotovao et Tazafy qui ont appliqué les directives de l’Etat contre les agissements des responsables du groupe Tiko.

Divorce avec les employés de Tiko

Si Marc Ravalomanana veut réellement que tout le monde se soumette à la recommandation des assises nationales dont la plus importante est l’arrêt des poursuites judiciaires et l’annulation des condamnations des prisonniers politiques, dont il est le premier concerné,  il doit faire l’effort de respecter ses propres engagements. Même au sein  du groupe Tiko, l’ancien président a tourné le dos à ses anciens employés en rameutant toute la population malgache de déposer des CV au Magro. Pourtant, en 2009, le Tiko a obligé tous ses employés de signer un contrat dont la teneur a précisé que si le groupe ne reprend pas ses activités avant février 2010, les employés seront indemnisés et en cas de réouverture, tôt ou tard, les anciens employés auront la priorité d’être réembauchés. Certaines filiales du groupe ont déjà repris, occasionnellement, leurs activités mais aucun des employés n’a été appelé, ni aucune indemnisation versée.

Dom