Le ministre de la Fonction publique a décidé de lever la suspension du travail migrant jeudi dernier. 9 agences de placement ont obtenu une autorisation leur permettant d’envoyer des travailleurs malgaches à l’étranger. Selon le ministre, Madagascar ne collabore qu’avec les pays ayant signé et qui se sont engagés à respecter les droits de l’homme. Mais il faut rappeler que ces conditions n’ont pas empêché les employeurs des pays de destination de maltraiter les travailleurs malgaches. Nombreuses plaintes ont été déposées auprès du ministère de la Fonction publique mais il faut croire que ce sont plutôt les associations œuvrant dans la défense des droits de l’homme qui s’en soucient le plus. Nombreuses femmes malgaches ont perdu la vie loin de leur pays et de leur famille  cause des maltraitances  dont elles faisaient l’objet. Certaines ont survécu mais ayant perdu la raison ou restent traumatisées. C’est d’ailleurs la raison qui a poussé le ministère de suspendre tout travail migrant en attendant de mettre en place une politique permettant de protéger les travailleurs malgache à l’étranger. Aujourd’hui, les autorités compétentes ont décidé d’enlever l’embargo sans qu’il n’y ait une mesure de lutte concrète pour que les mêmes problèmes reviennent.

Décision hâtive

Par ailleurs, neuf agences ont obtenu une autorisation mais cela n’a empêché en aucun moment les agences clandestines de reprendre leurs activités. Selon le ministre, les agences de placement doivent assurer la formation professionnelle de ceux qui veulent travailler à l’étranger mais tout le monde sait très bien que ces dernières n’interviennent nullement quand les travailleurs rencontrent des difficultés. Pour les responsables des associations luttant contre la traite des personnes, Madagascar est loin de maîtriser la situation et que la décision de lever la suspension est trop hâtive. Nombreux vont espérer que travailler à l’étranger ne présente plus de risque. Aussi ils vont se précipiter pour postuler d’autant plus que le marché du travail à Madagascar est largement limité. Les dirigeants ont promis de créer plus d’emplois mais la réalité est que le nombre de chômeurs n’a vraiment pas changé depuis la crise. Il a fallu lever l’embargo du travail migrant pour voiler cet échec.

Rlm