Marc Ravalomanana a déclaré la semaine dernière que le dossier concernant son groupe est désormais entre les mains de la Sadc. Sur le terrain, les vrais propriétaires des sites utilisés par l’ancien président de la république ne veulent plus rien lâcher et après le terrain de Magro Ankorondrano, c’est celui de Sambava qui retrouve le sien : la commune !

L’ancien président Marc Ravalomanana avait annoncé son projet de rouvrir tous les magasins Magro de l’île. Projet conforté par le Directeur général du Groupe Tiko, il y a de cela quelques semaines. Pourtant, malgré les efforts que ces derniers tentent de fournir, ce chemin semble particulièrement semé d’embûches. Alors que le magasin sis à Behoririka vient d’ouvrir ses portes à la fin de la semaine dernière, ceux situés dans d’autres localités font face à d’énormes problèmes. La situation entre les dirigeants malgaches et l’entrepreneur qu’est l’exilé d’Afrique du Sud semble ne pas du tout s’arranger. Et c’est la société de ce dernier qui en fait les frais à voir ce qui se passe. Dernièrement, c’est le Magro Sambava qui vient d’en pâtir et qui rallonge la liste de ceux à oublier définitivement. Le terrain sur lequel se situait le magasin du groupe Tiko dans cette localité vient en effet de faire l’objet d’une saisie par l’Etat. Présumé en être propriétaire, jusqu’à preuve du contraire si possible, le terrain appartient donc à l’Etat malgache. Ceci comme de nombreux autres sur lesquels ont été érigés les locaux de Malagasy Grossiste du temps où son propriétaire était à la tête de l’Etat.

Loin d’être fini

Le terrain en question a donc été récupéré par ses propriétaires et affecté à une utilisation publique. En effet, à l’heure actuelle, des marchands occupent la place et le reste a été aménagé en terrain sportif. Du fait que la parcelle dont il est question a été donnée à la commune, selon le maire Toto François. Connaissant le caractère du président du parti Tiako i Madagasikara (Tim), cette affaire est loin d’être finie. De plus, le parti du maire étant en connivence parfaite avec le régime actuel, on s’attend à des rebondissements dignes de ce nom. En attendant, la réaction de l’Etat face à la réouverture, encore en catimini, de Magro Behoririka risque de pimenter les choses.

Déjà que cette réouverture, comme à l’accoutumée, s’est faite durant un week-end, de crainte peut-être d’un quelconque empêchement. Mais peut-être aussi pour mieux susciter les réactions des habituels fervents défenseurs des Ravalomanana. Pour rappel, les actions entreprises par le groupe Tiko au niveau des Magro de la ville des milles se sont faites de la même façon : durant un week-end.

Régis Kabary