Moi, l’enfance
Voici le mois de l’enfance, célébrer tous les mois de juin de chaque année. Un mois consacré à l’enfance, comme un mois consacré à la langue malgache ou on ne sait quoi d’autre. Bien sûr, c’est peu trente jours pour favoriser une enfance, surtout au pays. Mais en relativisant les choses, on se dit que c’est mieux que les simples journées de l’environnement ou journée de lutte contre le sida et tant d’autres journées qui n’ont aucun impact réel sur les sujets évoqués. Ainsi, un thème, comme toujours, a été adopté pour cette nouvelle édition du mois de l’enfance. Lequel est « Agir ensemble pour protéger les enfants contre la violence», proposé par le ministère de la Population. Thème qui s’accompagnera de plusieurs manifestations, de plusieurs discours qui resteront dans les archives après la fin du mois. Pourtant, si l’enfance venait à être personnifiée et s’il était malgache ou du moins se trouvait à Madagascar, il aurait énormément à dire sur ce thème et sur beaucoup d’autres choses encore.
Tout d’abord, il ferait savoir au monde entier ce qui se passe à Madagascar, la situation réelle qu’il subit au quotidien. En 2014, selon les chiffres d’Unicef Madagascar, 14 000 enfants malgaches de moins de 5 ans souffraient de crise nutritionnelle. Et comme on le sait si bien, la situation dans le pays n’est jamais allée en s’améliorant. Alors, on imagine l’enfance en train de parler du nombre de ses pairs atteints par cette crise en ce moment. Le fait est qu’une telle situation ne se résout pas en un seul mois, et sûrement pas avec des discours de politiciens qui cherchent à attirer la sympathie ou les applaudissements de l’assistance. Ensuite, l’enfance aborderait le sujet du travail. Dans un pays où plus de la moitié de la population active se retrouve au chômage, le paradoxe est le travail des enfants. Pourtant, à Madagascar, environ deux millions d’enfants mineurs se trouvent obligés de travailler. Non pas travailler pour vivre mais travailler pour survivre et faire survivre les siens. Loin des cours d’écoles où les petits devraient mener des discussions du genre « j’ai un nouveau jouet », l’enfance parlerait des rizières où l’on fait des briques et les fumées que leur séchage déclenche. Sans parler des soucis de santé que cela causerait. L’enfance évoquerait les plaines où il doit emmener le bétail paître après plusieurs kilomètres de marche à pied sans pour autre compagnie que les bêtes. Ensuite, plus intelligemment, l’enfance parlerait de ses droits loin d’être acquis à Madagascar. Car même si des efforts ont été consentis pour mettre en œuvre les droits de l’enfant, leur concrétisation se heurte à de nombreux obstacles. Notamment le manque cruel d’investissement financier de l’Etat dans les secteurs sociaux. Selon le plan intérimaire de l’éducation 2013-2015, le budget de l’éducation a diminué de 25% et la part du budget de l’éducation dans le budget national est passée de 26% à 20%. Ce niveau est inférieur au niveau moyen des pays d’Afrique subsaharienne qui s’établit à 5%. Moins qu’en Afrique ? L’enfance se poserait la question de cette situation à Madagascar, pire qu’en Afrique. Loin de sa réputation d’éden au milieu de l’Océan Indien, Madagascar semble être l’enfer sur terre aux yeux de l’enfance. Selon toujours une étude de l’Unicef Madagascar, 82% des enfants malgache vivent en dessous du seuil national de pauvreté. Un taux qui varie ensuite selon les tranches d’âge en passant à 84% chez les moins de dix ans, pour 79% chez les moins de 15 ans. Peu importe, l’enfance n’aura guère le choix, destinée à vivre dans la pauvreté à Madagascar. Ainsi, face à ce mois qui lui est dédié, l’enfance n’aura rien à faire sauf peut-être versé une larme. Rien qu’une car plus, il épuiserait les réserves d’eau de son corps.
En somme, « Agir ensemble pour protéger les enfants contre la violence» ne restera qu’un thème pour l’enfance à Madagascar. Car la violence n’est pas seulement physique comme on serait tenté de le penser. Priver l’enfance de ce qui lui est dû est l’un des pires violences qu’on pourrait lui infliger. Le priver d’une éducation en bonne et due forme est la pire des violences auxquelles on laisse se confronter l’enfance. Et le laisser pauvre, plus pauvre qu’en Afrique dans un pays aussi riche est sans nul doute le crime de trop que doit subir l’enfance. Lors de sa présentation pour ce mois de juin, si l’enfance était personnifiée et qu’il devait malgré lui être malgache, il ne saurait quoi dire de positif. Il baisserait sa tête juste et se couvrirait de honte.
Ny Aina Rahaga
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