Les Malgaches ont du talent, et ce, dans plusieurs domaines ! Le moyen financier reste parfois un blocage pour les artistes voulant s’ouvrir au monde entier à travers des concours ou des spectacles. Ce qui était malheureusement le cas des poètes malgaches représentant le pays à la coupe du monde de slam 2016 qui s’est tenue du 23 au 29 mai dernier à Paris. Hier, à l’Institut français de Madagascar (Ifm), les deux représentants de Madagascar ont rencontré la presse afin de faire un rapport de leur voyage mais également faire part de leur désir et de leur peine. « Entre écritures poétiques, expression orale et performance corporelle, la coupe du monde de Slam de poésie était avant tout une plateforme de rencontres, d’échanges et de diversités culturelles grâce à des performances poétiques en langue originale. 22 poètes issus de 22 pays du monde ont participé, parmi eux, moi-même qui suis malheureusement tombé au premier round. En réalité, cette défaite était causée par un problème financier car on n’avait pas assez d’argent pour se payer le voyage. On était donc obligé d’en trouver par tous les moyens, ce qui a provoqué le manque de temps pour la préparation et les répétitions, et a entrainé probablement ma défaite », explique Zenoulabidine Ben Ahamada dit Zen, le représentant de l’Ile à la coupe du monde. Et lui de poursuivre « lors de mon premier passage, car j’ai eu un gros trou de mémoire, j’ai arrêté mon slam et je suis descendu de la scène, une faute de débutant. Malgré mes deux dernières prestations très convaincantes, je n’ai pas réussi à combler les mauvaises notes du premier passage », regrette-t-il.

Par ailleurs, les résultats n’étaient pas si mauvais que ça lors du championnat francophone de slam effectué à Le Ment. « Lors de ce concours, on était sorti vice-champion dans les pays francophones, champion d’Afrique dans les pays africains et 5ème place sur 22 participants pour le classement général », explique le slameur Dadilahy. Zen a donc déclaré lors de la conférence de presse que les slameurs malgaches ont besoin de soutien financier et moral pour pouvoir réussir. « Pendant mon voyage, j’ai bien vu l’impact du manque d’argent à un concours. Il y avait un temps où tous les ingrédients étaient déjà prêts, il me restait une semaine à m’entraîner, le résultat était plus favorable et ça, on l’a senti. On fait appel pour soutenir les slameurs malgaches. D’ailleurs, les slameurs malgaches sont très demandés à l’étranger grâce à leur originalité », conclut Zen.

T.A.