Deux morts et une cinquantaine de blessés, selon le président Hery Rajaonarimampianina, mais le bilan est revu à la hausse au fil des heures, hier soir ! La célébration du 56è anniversaire de la fête nationale s’est terminée par un véritable bain de sang à Mahamasina puisque quelques secondes avant la montée sur scène de l’artiste Stéphanie, une grenade offensive a été lancée  pour atterrir  près  des coulisses pour les artistes. Plusieurs  personnes ont été tout de suite à terre et la bousculade qui a suivi la panique, a fait, elle aussi plusieurs blessés !

Quelques instants après le départ du président de la République venu regarder le podium géant au stade municipal, le terrain de Mahamasina s’est transformé en une scène de carnage digne d’un attentat terroriste. Une explosion – confirmée par la suite par le Premier ministre, causée par une grenade offensive – a fait deux morts et plusieurs dizaines de blessés – à l’heure où nous mettons sous presse -  et a provoqué une bousculade, ce qui a gonflé le nombre des victimes. Les ambulances n’ont pas été au nombre suffisant pour évacuer les blessés et les sauveteurs ont dû recourir à des charrettes ! Véritable cohue, aux urgences de l’hôpital HJRA. Même les responsables au sein de cet établissement hospitalier  n’étaient pas capables de déchiffrer le nombre exact de victimes puisque, plusieurs heures après l’incident,  les blessés n’ont pas cessé d’arriver. « C’est tout simplement un acte terroriste qu’on ne peut pas tolérer. Nous prendrons des mesures sévères à l’encontre des fauteurs de troubles. Encore une fois, on peut avoir des vues politiques différentes mais on ne peut pas accepter les actes de déstabilisation de notre pays », a déclaré le président de la République qui étaient venus au chevet des blessés un peu plus d’une heure après l’attentat. C’est un peu plus tard dans la soirée que le Premier ministre a donné le nombre exact des victimes : « En tout, on recense 2 morts et 72 blessés. C’est un acte odieux qui, plus est, un crime contre la Nation puisque cela se déroule à un moment où dans les autres pays du monde, la célébration de la fête nationale donne lieu à ce qu’on appelle une trêve politique. Maintenant, il ne s’agit plus d’affaire politique, c’est tout simplement du terrorisme et par conséquent, nous agirons en conséquence ». Ainsi, les observateurs estiment que dans les prochains jours, il faudra s’attendre à des arrestations dans le milieu politique. Par contre, une télévision de proximité a montré sur l’écran l’interview d’un témoin de visu de l’attentat en question : « Une explosion de grenade s’est produite sous la scène et tout de suite après, des agents des forces de l’ordre ont tiré. C’est en voyant cela que le public près de la scène a commencé à reculer. Des gens étaient à terre que l’on croyait déjà mort et j’ai vu une personne couverte de sang. Par la suite, il y avait une voiture de couleur noire avec des vitres teintées et de très nombreux membres des forces de l’ordre tournaient autour de celle-ci. Finalement, ces derniers y ont trouvé des grenades », a déclaré une jeune femme dont le visage a été caché par le manque d’éclairage.
En tout cas, cet attentat rappelle bizarrement celui qui s’est passé le 25 janvier 2014 après l’investiture de Hery Rajaonarimampianina où des individus jusqu’ici non-identifiés ont lancé une grenade sur la foule à Anosy en faisant deux morts.  Et bien sûr, l’opinion publique condamne l’inefficacité des mesures prises par les organisateurs pour le volet sécurité puisque la fouille des individus qui étaient entrés dans le stade aurait été moins sévère après le départ des autorités.

J.L.R – Dom