Mais bien sûr, Antanimena, Behoririka, Tsiazotafo, Esplanade d’Analakely, Antaninarenina en face du Roxy, Befelatanana et Tsaralalàna sont comprises dans cette extension de mandat signée par Lalao Ravalomanana le 19 mai 2016 ! C’est fini les parkings réservés pour les commerçants, boutiques, banques, hôtels, restaurants, et entre autres universités privées.

On ne sait pas si cette extension a eu l’aval du Conseil Municipal mais si c’est le cas, beaucoup en auraient eu vent depuis plus d’un mois et demi. En tout cas, la lettre portant le numéro 133-CUA/M.16 en date du 19 mai 2016 et signée par Lalao Harivelo Rakotonirainy épouse Ravalomanana, « autorise l’extension du mandat de la société EasyPark ». Sont concernées les zones et rues suivantes : Côté Hôtel de Ville (Rue Andriamasinavalona et Rue James Andrianisa), Côté Analakely (Rue Rabefiraisna et Avenue du 26 juin 1960), côté Tsaralalàna (Rue Patrice Lumumba, Rue Benify et Rue Reallon), côté Antsahavola (Rue Emile Rajaohnson et Rue Andrianary Ratianarivo), parking Esplanade Analakely, parking Antaninarenina (en face Roxy), Ankadifotsy Befelatanana, Antanimena, et Behoririka – Tsiazotafo. Et la même missive spécifie que « l’arrêté municipal régissant le nouveau système relatif à la règlementation des parkings, annule et abroge toutes réservations de parking payant dans les rues et zones citées ci-dessus » !

Et pour son exécution, une autre lettre portant le numéro 066 – CUA/M/1AM.16 en date du 31 mai 2016 et signée cette fois-ci par le premier adjoint au maire, Jean Gabriel Harison, donne au directeur général de la société EasyPark « autorisation de procéder (i) aux marquages au sol, (ii) à la mise en place de signalétiques et de panneaux de signalisation régulant les stationnements sur les voies publiques et aires de stationnement, et (iii) à l’installation de bacs à fleurs et autres aménagements d’embellissement et de sécurisation des places de parking » !

But recherché

Sur le terrain, on assiste souvent, et en premier lieu, à des bagarres entre agents de la Cua et ceux de cette société privée. Les premiers ont une obligation de recettes journalières et les agents du Trésor municipal qui ne sont pas du tout au courant de ces nouvelles données, ne veulent rien comprendre. Eux aussi sont tenus de remplir comme il se doit les caisses de la commune et pour le cas échéant, on peut s’attendre à une demande d’explication de la part des dirigeants actuels de la Cua. Et c’est justement ce point essentiel de la transparence des décisions prises par ces derniers que les employés exigent. C’est bien le cas de le dire puisque de leur côté, les agents de la société EasyPark se pavanent dans les rues de Tanà comme s’ils sont les propriétaires des rues et des trottoirs de la ville alors que les employés de la Cua ne sont au courant de rien. Et à partir de maintenant, Easypark peut enlever tout véhicule que la société considère comme ne permettant pas de procéder à l’embellissement et à la sécurisation des places de parking ! En tout cas, cette dernière va se faire énormément d’argent puisqu’on compte des milliers de voitures dans ces zones et rues citées supra. Rien qu’avec l’heure de parking à 500 ariary, les deux parties – à savoir deux ou trois dirigeants actuels de la Cua et le boss de cette société privée – vont ramasser des milliards d’ariary en si peu de temps et pour le couple Ravalomanana, cela deviendra un beau trésor de guerre pour les élections de 2018. Et ce magot sera à multiplier par mille pour les contraventions qui atteignent facilement les 120 000 ariary.

Mais en même temps, de nombreux problèmes vont aussi pleuvoir parce que beaucoup ne vont pas se laisser faire et accepter de bon cœur de se faire arnaquer de la sorte et c’est peut-être aussi le but recherché : mettre le chaos dans la Capitale avec le plus de revendications possibles de la part de la population.

Ariane Valéry