Le savoir-faire est la connaissance des moyens qui permettent l’accomplissement d’une tâche. Le terme équivalent anglais know-how est assez régulièrement utilisé, sans utilité particulière. Le savoir-faire est différent des autres savoirs comme la connaissance scientifique car il peut être directement appliqué à une tâche. Le savoir-faire en résolution de problèmes est différent de la connaissance sur la résolution des problèmes. Certaines personnes naissent avec un savoir-faire sans pareil, et d’autres non, malheureusement. Certains savent mettre à profit ce qu’ils ont tandis que d’autres se réfugient dans leur médiocrité et leur inconscience. Pourtant, on peut agrandir son savoir-faire en allant vers les autres, en apprenant d’eux. Et surtout en acceptant le fait qu’on puisse faire des faux-pas et accepter de les corriger. Certains ne veulent rien entendre et contre toute critique qui pourrait être constructive répondent violence et entêtement. C’est ainsi qu’ils se contentent du très peu qu’ils ont et se mettent à dos tous ceux qui auraient pu les aider à évoluer, à aller dans le bon sens.

En matière de savoir-faire, certains dirigeants politiques de ce monde ont démontré leurs compétences. C’est le cas par exemple d’Obama, plus qu’à la hauteur. Le dernier exploit d’Obama, il s’est offert une ballade à pied dans les rues de Washington D.C. Et les passants, à qui il a tendu la main et avec qui il a engagé la discussion ont été ravis de ce geste. Sans doute c’est la première fois dans toute l’histoire des Etats-Unis d’Amérique qu’un Président agit ainsi. Voici un très bel exemple de savoir-faire en matière de politique. La proximité avec les citoyens sert toujours à quelque chose. Vous pouvez le croire, Obama a conquis le cœur de ces quelques gens rencontrés par hasard avec ce seul petit geste de la main ou avec ces quelques mots de courtoisie. Pas besoin de grande fanfare et d’inviter toute un régiment d’artistes pour en revenir sans le moindre petit point de popularité acquis après. Cette petite balade de quelques minutes d’Obama, il va falloir bien cherché  loin pour la surpasser et elle restera à jamais dans les annales de l’histoire. Tout à l’opposé, géographiquement, le ministre de l’Energie japonais avait su lui aussi faire montre de son savoir-faire. Sans être limité par son rang de ministre, comme ce serait le cas chez nous. En effet, ce dernier a assumé complètement ses responsabilités face à une coupure d’électricité dans une petite ville du Japon. Coupure qui n’a pourtant duré que 20 minutes. Ainsi, le ministre en question était resté incliné devant la population durant 20 minutes pour se faire pardonner. Et oui, 20 minutes d’humilité pour demander le pardon du peuple qui a vécu 20 longues minutes sans électricité. A Madagascar, plusieurs localités subissent des heures voire des jours de coupure sans que rien ne soit fait. Il en résulte des attaques de bandits se soldant par la mort de personnes innocentes la plupart du temps, la perte des marchandises nécessitant une réfrigération et on ne sait quoi d’autres. Certes, la culture est différente entre japonais et malgaches. Mais les principes de respect et de responsabilité sont d’une portée universelle si on ne se trompe. Ce n’est pas à Madagascar qu’on verra des ministres faire un mea-culpa pour leurs manquements ou leurs bavures, ou des responsables qui présentent leurs excuses après des erreurs qui auront coûté la vie à des innocents. Le ministre japonais de l’énergie a donné une belle preuve de son savoir-faire en tant que responsable étatique. Lesquels des membres de notre gouvernement se sont excusés une fois ? Au contraire, il est d’usage pour les dignitaires de l’Etat de bomber le torse, hausser le ton et proférer des menaces. Dans les embouteillages, on envoie les sirènes et autres tapages pour écarter les simples usagers de la route de son chemin. Ni humilité, ni courtoisie, ni rien, aucun savoir-faire.

A Madagascar, le savoir-faire consiste à bafouer les plus petits que soi. Ce ne sera jamais chez nous, pour le moment, qu’on verra nos dirigeants se balader dans nos rues pour quelques raisons. D’abord parce qu’elles sont en si mauvaises états qu’ils risqueraient de se fouler la cheville. Ensuite, se mêler à la foule risquerait de les confronter à la dure réalité du malgache. Enfin, ils se feraient sans doute huer par toute la population s’ils se risquaient à cet exercice, et ce n’est là que le minimum envisageable. On le dit haut et fort, ils sont mieux dans leur tout-terrain à l’abri des regards, ou dans leur tour d’ivoire, loin de tout savoir-faire.

Ny Aina Rahaga