Ils l’ont trouvé leur mouton noir, tout le monde s’acharne sur la Cour Electorale Spéciale, l’organe par qui le scandale arriva et dont la décision a installé un blocage béton qui tient les élections en haleine. La CES doit boire son calice jusqu’à la lie, ses membres paient le lourd tribut de s’être autorisés à prioriser des considérations d’ordre politique plutôt qu’à appuyer leur décision sur des seuls motifs de droit.
Les membres de la CES mis au ban de la société méritent sans doute ce qui leur arrive, si tous les coupables de cette situation payaient eux aussi leur erreur. Telle qu’elle était, la CES n’était pas à l’abri des errements que l’on a vus, la CES n’étant pas une institution sui generis il a bien fallu que des hauts responsables l’aient pensée et arrêtée telle qu’elle est.
A quoi assiste-t-on, si ce n’est à une course pour fuir la responsabilité ainsi qu’il fallait s’y attendre. Mais les mauvais réflexes ont la vie dure, plutôt qu’à raser les murs et à faire profil bas, la crétinerie aux egos surdimensionnés telle une ruche bourdonne de mille et unes propositions pour restructurer la CES. Certains ont eu l’illumination d’une disposition consistant à disqualifier tout magistrat fleurant des odeurs d’appartenance à la HCC ou à la CES. Bonne note est prise ! Seulement cette engeance d’individus emplis de fatuité les uns autant que les autres ont omis de se disqualifier eux-mêmes du droit de parler de la CES pour avoir contribué à l’élaboration, à l’adoption, et à la mise en application de cette juridiction spéciale. 
Décidément l’incorrigible inclination des politiciens à cabotiner à se croire les meilleurs en tout, désespère de la possibilité de voir un jour se lever une classe pleine d’humilité. Et pourtant dans les batailles interminables qui font que la crise s’éternise, il n’existe de conflit qu’en raison d’ego et d’égoïsme. Plus aucun discours déclarant amour du pays et patriotisme ne retient l’attention du public et n’obtient ne serait-ce qu’un semblant de sympathie. Ce n’est pas que des individus possédant compétence, pétris de sagesse et d’humilité manquent dans la société, mais ces deux qualités constituent des tares rédhibitoires pour le système, un système qui verrouille tout accès à une tribune à des personnes qui risquent de ne pas accorder une complicité au devoir de freiner le développement.

Léon Razafitrimo