A défaut d’avoir pu s’en réjouir, autant s’autoriser à railler ce jour où l’on aurait fait un feu de joie des souvenirs (il n’y a pas un seul objectivement bon) de cette satanée crise. Il vaut mieux porter les choses en dérision, quand cette crise que l’on pensait enterrer en dansant tout autant la carmagnole ou la croquignole, en réalité retourne encore toute la population dans son jus putride. Pauvres et miséreux crépitent de difficultés comme une poêlée de frites baignant dans de l’huile brûlante. 
Mais quel malheur est-il donc arrivé, et quelle mouche a donc piqué, pour que du jour au lendemain du rêve les perspectives aient tourné en cauchemar ? Tous des menteurs ou des hypocrites ! Personne ne veut dire quel a été le malheur et qui a été la mouche alors que tous pensent aux mêmes « choses ». 
Sans ces « petits choses », à cette heure-ci on serait déjà sorti d’une période électorale de quelque quarante cabotines et cabotins. Ils auraient fini de gaver l’opinion publique de lieux communs et d’évidences dogmatiques. Après tout, la population d’un souci de la qualité des élections s’en bat l’œil, elle n’attendait d’elles qu’à jouer le rôle propre à la délivrer de suite de la crise. La population est certes candide, mais elle a appris à avoir de la classe politique une appréciation objective, et il suffit de voir les zozos à l’œuvre pour être guéri de toute illusion. 
C’est que cette engeance dans laquelle on recrute des individus pour interpréter des rôles de personnages politiques, est moulée dans une race d’incorrigibles médiocres, parfois d’une nullité crasse toujours doublée d’une prétention nauséeuse. On en a encore une mesure dans ces différents projets relatifs à une révision de la CES. Pour une fois que ces gens là peuvent épingler de lourdes erreurs commises par de hauts responsables, ils ne se privent pas de prendre un malin plaisir à stigmatiser les fautes et à crucifier les coupables. Ils sortent des tiroirs des poncifs toutes sortes de considérations aussi triviales les unes que les autres tant on en ressent le procédé plaqué qui dispense de réflexion. De toute façon avec ou sans ça, ces gens là ne s’étoufferont jamais de réflexion, il s’agit là d’une démarche qu’ils ignorent, même lorsqu’ils disent procéder à des analyses, c’est ainsi qu’ils trouvent des raccourcis pour sauter de l’introduction à une conclusion en ayant évité, sans s’en rendre compte, la case démonstration et arguments pour avoir orné leur laïus d’exemples qu’ils pensent utiliser comme arguments. L’un ou l’autre de ces projets relatifs à la CES fleure bon cette approche qui s’apparente à celle des faux savants. Ce n’est pas d’éminents juristes qu’il fallait, c’est de simple bon sens d’une sage personne possédant un sens politique et connaissant les faiblesses de ceux qui accèdent aux hautes responsabilités politiques, administratives, judiciaires…

Léon Razafitrimo