« Madagascar souffre-t-il d’un mal profond qu’est la rupture entre le fanjakana et le vahoaka? S’il n’existe pas de contrat social pour fonder l’Etat n’est-t-il pas logique que le peuple se désengage de son devoir de contrôler l’Etat? Un Etat qui n’est plus considéré comme émanation de la nation mais comme une entité (…) hostile? ». Voici ce qu’on lisait dans un post de la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung Madagascar. C’est bien le cas de le dire et c’est ainsi que le « Mitsangana ry Malagasy » a été créé.

Samedi dernier, plusieurs politiciens malgaches se sont réunis à Andrefan’Ambohijanahary, en réunissant à peu près 500 personnes, pour dénoncer à haute voix les déviances du régime Rajaonarimampianina. Ainsi, les partis politiques Mapar d’ Andry Rajoelina, le Mmm de Hajo Andrianainarivelo, le Fdp de Sylvain Rabetsaroana, le Hiaraka Isika de Camille Vital, l’Apm de Rakotoarisoa Alban, l’Avana de Jean Louis Robinson, le Mcdm d’Alain Andriamiseza, le Mjp de Hery Raharisaina, le Fama de Vahombey, l’Antoko Maitso, l’Aam, l’Emergence de Raboana Harijaona, le Mtf de Joseph Yoland accompagné du député Houssen et de l’ex Premier ministre Omer Beriziky se sont regroupés dans le mouvement « Mitsangana ry Malagasy ». Lors de cette première assemblée, le mouvement a donc réuni au moins 500 personnes et les membres ont chacun exposé leurs points de vue sur la situation actuelle de Madagascar et surtout sur les méfaits du régime actuel. En commençant par dénoncer le fait que 90% de la population malgache se trouvent dans la pauvreté sans que rien ne soit fait par les responsables étatiques. Sans oublier la corruption à grande échelle qui est devenue le mode opératoire des barons du pouvoir, le trafic des richesses naturelles du pays qui se fait au vu et au su de tout le monde.

Jusqu’à la fin

Quid de l’insécurité qui touche et handicape la nation entière et a tué des centaines voire des milliers de malgaches depuis deux ans ou des mensonges que les dirigeants font avaler au peuple chaque jour comme quoi les Malgaches ne sont pas pauvres ou on ne sait quoi d’autres encore. Pour ces derniers, il apparait évident que le peuple malgache souffre et a été délaissé ou carrément vendu par les tenants du pouvoir avec le pays et tout ce qu’il contient de richesse. Selon les ténors du mouvement « Mitsangana ry Malagasy », le régime Rajaonarimampianina a franchi le seuil de la tolérance et il serait criminel de se taire face à cela. Ayant essayé au début de tendre la main à ces derniers pour réellement enclencher le développement de Madagascar, selon l’ancien ministre Fienena Richard qui s’est aussi exprimé lors de cette réunion, le peuple n’a plus rien à attendre des dirigeants actuels qui restent dans leur tour d’ivoire sans voir le malheur de la population. La gestion des affaires de l’Etat n’est même plus assurée par ces derniers qui ne sont que des égoïstes. Razanamahasoa Christine, représentante du Mapar, a reconnu avoir été trahie par l’un de ses pairs qui a ensuite trahi et s’est mis à dos tout le peuple, que ce soit les journalistes, l’église, la société civile et la population entière. Toutefois, pour cette dernière et pour l’ensemble du mouvement « Mitsangana ry Malagasy », le temps est venu de renier et faire en sorte que ce régime paye pour ses erreurs et manigances qui ont fait tomber le pays en moins de deux ans dans un gouffre profond de pauvreté. Les propos d’Andriamiseza Alain on été clairs selon lesquels « miala ialahy », littéralement « tu dégages ». Ce mouvement ne cessera donc que lorsque le régime sera destitué et que les cravates bleues arrêtent de nuire à l’ensemble de la population malgache.

Regis Kabary