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Lundi 15 Décembre 2025

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Ranomafana-Ifanadiana, Carrefour entre Fianarantsoa, Manakara et Mananjary

En juin dernier, la Commune urbaine de Ranomafana, dans le District d’Ifanadiana, a abrité une foire économique organisée par trois Chambres de Commerce et d’Industrie à savoir celles de Fianarantsoa, de Mananjary et de Manakara. Tout en permettant à Ranomafana de mettre en exergue les potentialités des régions environnantes, la manifestation lui a aussi permis de se concentrer sur ses propres richesses et atouts. Survol d’une localité un peu enclavée mais incontournable.

Les atouts

Les quelque 12 000 habitants de Ranomafana vivent de l’activité principale que permettent son climat et sa végétation, à savoir la forêt tropicale humide qui porte le nom de Ranomafana et qui a aujourd’hui statut de Parc national. Le tourisme est le premier atout permettant le développement de la région à côté de la plantation de bananes et de riz ou encore d’ananas et même de manioc.

Parc national de Ranomafana

Une visite à Ranomafana est ainsi fortement motivée par la découverte du Parc national, créé en 1991 et autour duquel le village s’est développé au fur et à mesure. Classé en 2007 dans le site du Patrimoine mondial des forêts humides de l’Antsinanana, il renferme des richesses faunistiques et floristiques endémiques, aujourd’hui menacées d’extinction à un degré alarmant. Il s’agit en effet de quelque 41 600 ha à protéger avec plusieurs espèces animales et végétales qui ne peuvent être trouvées nulle part ailleurs qu’à Madagascar. Plusieurs espèces animales ont été inventoriées jusqu’ici, entre autres 115 espèces d’oiseaux dont une trentaine sont des espèces strictement forestières ; 90 espèces de papillons ; 98 espèces d’amphibiens ; quelques espèces de poissons ; et 62 espèces de reptiles, notamment des caméléons et des lézards. Les espèces végétales sont également spécifiques avec diverses plantes médicinales, des variétés d’orchidées ou encore des plantes carnivores. A côté du Parc national se trouve l’arboretum : l’endroit où sont préservées les plantes endémiques des parties sud et ouest de l’Ile, où sont également exposés les arbres fruitiers qui peuvent s’adapter au climat de la région. Il n’est pas rare d’y découvrir également des plantations qui peuvent servir pour le développement du pays et de la région, plantes décoratrices ou permettant une régénération de la forêt.

Centre thermal de Ranomafana

Ranomafana signifie littéralement « eaux chaudes », faisant que le parc a également été exploité grâce à une station thermale du même nom. Créées en 1973 par les autorités locales, pour les vertus curatives de l’eau, les infrastructures ont vieilli avec les années faisant que seuls la piscine et quelques cabines de massage sont restés ouverts au public. Renaissance en avril 2012, grâce au propriétaire de Zomatel et du Relais à Fianarantsoa qui ont établi un contrat de gérance-location d’une durée de 35 années. Les travaux de réhabilitation ont ainsi débuté en fanfare 40 ans après la construction de l’infrastructure. D’un budget de près de 5 milliards d’ariary, le gros du travail consiste en la réhabilitation de près de 20 bungalows de l’Hôtel des Thermes, du restaurant, de la piscine, du centre de santé, ainsi que du centre thermal. Les travaux durent près de 30 mois et visent l’exploitation en totalité de la source thermale. Seulement 25% de la source sont en effet utilisés par le site. En juin dernier, soit 14 mois après le début des travaux, un ouvrier sur le chantier de confier que le restaurant de l’Hôtel des Thermes est entièrement réhabilité à l’intérieur si les projets des bungalows vont débuter pour bientôt.

Centre Valbio

Les scientifiques, au même titre que les touristes nationaux et internationaux qui sont de passage dans le petit village, ont également leur lot de satisfaction à Ranomafana. Le Centre de Valorisation de la Biodiversité (Valbio) continue de prioriser la recherche, l’éducation et la présentation de l’environnement. Voilà 27 années, c’est-à-dire depuis 1986, que le centre a été mis en place par le chercheur américain Patricia Wright, dont l’aventure pour la valorisation de cette biodiversité a débuté depuis la découverte d’un petit lémurien. La réputation du centre a de nouveau fait la une de l’actualité lorsqu’un nouveau bâtiment, Namanabe Hall, a été inauguré en juin 2012. La nouvelle infrastructure sert à la valorisation des recherches proposant l’accès à l’Internet, mais aussi l’utilisation de l’énergie solaire pour éclaircir les salles des laboratoires. L’ambassade américaine, un des principaux soutiens du centre, a revalorisé l’écotourisme, ainsi que le tourisme local pour sensibiliser à la protection du site et de sa richesse. Les étudiants, enseignants ou encore chercheurs ont été mobilisés non seulement à découvrir les richesses de la faune et de la flore mais aussi à se poser en tant que défenseurs de la biodiversité, environnementalistes ou encore scientifiques.

Carrefour incontournable

Le village de Ranomafana est ainsi plus touristique qu’autre chose. Mais il est également un passage obligé des opérateurs qui effectuent des allées et venues entre Manakara, Mananjary ou simplement vers Fianarantsoa. Les trois grandes villes sont reliées de près ou de loin par la localité, constituant un point de rencontre pour les populations qui y effectuent les affaires tantôt économiques, tantôt sociales. Le Parc national constitue en effet une vitrine, comme un point de ralliement. La foire « Velom-po »  qui s’y est tenue à la fin du mois de juin n’a fait que confirmer les relations qui existent.

 Survol du village

Bien qu’à vocation touristique, les habitants de la Commune urbaine de Ranomafana vivent normalement leur quotidien à quelques exceptions près. Lieu de passage des opérateurs, lieu de séjour privilégié des touristes, la place est aussi le lieu d’habitation de paysans, d’agriculteurs mais aussi et surtout d’hôteliers.

Insécurité
Ranomafana, là où il fait bon vivre…
Les opérateurs touristiques, ainsi que les éléments des forces de l’ordre de la région, ont récemment conclu un accord pour renforcer la sécurité des touristes qui y séjournent, ainsi que du village dans son ensemble. Numéro vert, mais aussi formations incessantes du personnel hôtelier en collaboration avec la gendarmerie du coin, afin de baliser au maximum les risques d’insécurité qui peuvent sévir. Les petits larcins ne sont pas tout à fait éradiqués lors d’un grand rassemblement sur la place du village ou le jour du marché. Mais les vols sont nettement moins marqués que dans les grandes villes. La petite société pointe facilement du doigt les coupables qui peuvent rarement s’enfuir loin du village. Et pas de trace de grands « dahalo » qui font leur renommée dans les grandes villes. Grâce au relief de la région, aucun raccourci n’est possible à travers la forêt humide. La seule voie de communication qui relie Ranomafana aux autres villages est la route nationale, le passage obligé de tous.

Panne de divertissements

La situation des jeunes locales s’explique par le peu d’activités de divertissements et de loisirs qui sont mises en place par les autorités. Le « dombolo », cette danse où chacun chante et se trémousse constitue certes une richesse culturelle, mais demeure aujourd’hui un simple atout touristique, demeurant une activité habituelle des jeunes de la région. La région possède en effet un terrain de foot qui peut rarement être utilisé à cause d’un problème foncier. « Le terrain est appelé 506 par les habitants du village. Appartenant à l’Etat, voilà des années qu’une demande a été faite pour l’octroyer entièrement au village afin d’y construire des infrastructures permettant le déplacement », plaide un responsable local. La piscine du centre thermal regroupe une grande partie des habitants pendant le week-end. Le divertissement qui a en même temps des vertus curatives attire les samedis et dimanches des personnes en quête d’une petite pause devant le rythme effréné de la vie. Par ailleurs, les jeunes se lancent également dans les activités de guide touristique. En même temps que de permettre d’arrondir les fins du mois, ils partent eux-mêmes à la découverte des richesses de leur région et mettent en valeur leur patrimoine.

 Tourisme, moteur de l’économie

Et pour subvenir aux besoins quotidiens de la famille, les regards doivent être chaque jour rivés sur les touristes, ainsi que ceux qui s’y arrêtent pour un petit séjour. La plupart des femmes travaillent en effet comme femmes de chambre, serveuses ou encore réceptionnistes quand la majorité des hommes exercent comme gardiens, cuisiniers ou encore fournisseurs de fruits et légumes à tous les restaurants qui peuplent le village. Certaines femmes s’adonnent également à la valorisation de l’artisanat. C’est dire que la vie des habitants est presque suspendue à la saison touristique qui évolue et varie selon le climat qui prévaut dans la région. Cette année, par exemple, mauvaise saison à l’horizon car les touristes arrivent au compte-gouttes à Ranomafana.
« Voilà deux jours que je ne suis pas montée à Fianarantsoa pour m’approvisionner en fruits et légumes. Les restaurants n’ont pas besoin de nouveaux produits car les touristes ne les remplissent pas, ce qui ne nécessite pas un investissement dans ce sens », précise une femme, fournisseuse de fruits et légumes. Du côté des opérateurs hôteliers, nombreux ont flairé la belle affaire pour augmenter le nombre de complexes hôteliers et donc le nombre d’offres aux touristes. A Ranomafana, le mètre carré de terrain est aujourd’hui évalué à 7000 ariary et ce sont les retraités français qui accaparent des terres pour mettre en place bungalows et hôtels.
Evidemment, le village de Ranomafana est aussi un village d’agriculteurs et de paysans. Les produits sont cependant plus chers sur place que dans les grandes villes, où ceux-ci sont envoyés pour être écoulés. Une bibliothèque communale est à la disposition de ceux qui veulent étendre leurs activités ou même se lancer dans l’élevage. « Seulement, ce sont les écoliers qui s’intéressent à la bibliothèque mais les adultes n’y prêtent même pas attention, la faute à l’alphabétisation qui est d’un niveau assez bas », déplore le responsable de la bibliothèque

Vie politique au ralenti

Et la politique ne constitue pas à Ranomafana comme dans les grandes villes une préoccupation de premier ordre. Les habitants sont à l’affût des actualités qui passent par les chaînes audiovisuelles nationales, les seules accessibles sur place. L’envie de voter est également grandissante pour une région qui appelle à la cessation de la crise car « elle fait fuir les touristes, notre principal gagne-pain ». Le District d’Ifanadiana a compté en juin dernier quelques dizaines de candidats aux élections législatives. Les instructions de la Ceni-T sont ici suivies à la lettre par les électeurs.

Dossier préparé par Lalaina Arisoa

 

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