Samedi dernier, tous les passants à Analakely, près de l’hôtel de ville s’étaient étonnés par la présence massive des hommes en treillis dans les parages. Un 4×4 de l’Emmoreg remplis de gendarmes en tenue de combat et armés de fusils d’assaut s’était garé en face de l’entrée du parvis de l’hôtel de ville. Sur l’autre côté de l’avenue de l’indépendance, plusieurs éléments de la force d’intervention de la gendarmerie nationale (FIGN), toujours armés de fusils de combat marchaient en file indienne comme s’ils étaient en train de se préparer à une attaque. Dans un autre endroit, plus précisément derrière l’hôtel de ville, des hommes de petite taille mais en tenue vert militaire et armés de fusils  faisaient la ronde. Cet important déploiement de sécurité n’a pas rassuré les passants qui craignaient, tout de suite, un risque d’affrontement dans le centre ville. Pourtant, tout était calme, aucune manifestation en vue puisque les opposants et syndicalistes n’ont pas prévu une descente dans la rue.

Grogne de l’opinion publique

L’utilisation exagérée des hommes en treillis comme force de répression et outil de dissuasion contre toute forme de révolte populaire commence à agacer les citoyens. La grogne de l’opinion publique monte contre la pratique de deux poids deux mesures et l’abus de pouvoir perpétré par certains hauts responsables. Ces derniers auraient oublié que la population malgache est très jalouse de l’utilisation abusive des forces de l’ordre. Le déploiement des dizaines d’hommes en treillis pour protéger les chinois de Soamahamanina ainsi que dissuader la marche citoyenne organisée par les journalistes ont malmené la cote de popularité des dirigeants. Même la commune urbaine d’Antananarivo, qui fait un abus de pouvoir pour chasser les marchands ambulants, les automobilistes, les transporteurs collectifs, commence également à devenir un ennemi public. Au lieu de s’acharner sur les simples citoyens déjà affaiblis par la pauvreté, les détenants du pouvoir feraient mieux de lâcher toutes les forces de l’ordre à la poursuite des bandits et malfaiteurs qui sont les seuls responsables du phénomène « insécurité » actuel.

Dom