A croire que pour les responsables étatiques actuels, il n’y a jamais eu de vrai programme et ce dans tous les domaines, politique, économique et surtout social. Mais d’un autre côté, cela se comprend assez vu le parcours effectué par certains d’entre eux. Tout d’abord inconnu dans le monde de la politique mais proposé en tant qu’ami de confiance pour tenir l’un des départements ministériels les plus importants dans le pays, il se retrouve à la tête d’un des pays les plus riches au monde mais pourtant avec une population des plus pauvres. Aussi pour s’entourer, il a choisi de rejeter en premier sa famille, celle qui l’a élevé et l’a conduit au sommet et à l’apogée de ses ambitions. Ensuite, choisissant les plus voraces et les plus « expérimentés » de la profession, il s’est mis à dos tous ceux qui lui avaient manifesté un soutien mais surtout la population malgache entière. Se retrouvant donc seul, avec des experts peu recommandables, il est obligé de passer par la case improvisation. Et jusqu’à l’heure où nous parlons, rien n’a changé et on subit toujours les conséquences de cet amateurisme devenu alors général parmi eux.

La politique n’est pas une aventure et la vie d’une nation n’est sûrement pas le jouet du premier capricieux venu. Pourtant, grande fut notre étonnement hier lorsque face à un parent d’élève, enseignante de troisième de surcroît, on entend que ni les établissements d’enseignement ni les parents n’ont su qu’à la dernière minute les changements de barème et d’horaire pour les épreuves du Bepc de cette année. Il va sans dire donc que pour les élèves qui devaient passer l’examen, ce changement fut un cadeau de dernière minute de la part de l’Etat et de l’éducation nationale. Et bien ces derniers ont été bien servis. On se demande dans quel pays on applique ce genre de chose ? Sûrement pas dans ceux-là qui prennent au sérieux l’éducation de sa progéniture. Un examen officiel se prépare des mois à l’avance, au début même de l’année scolaire et non à la fin. Les élèves ou plutôt les jeunes étudiants travaillent dur tout le long de l’année en prenant en compte un programme donné par l’Etat. Ce dernier doit de ce fait s’en tenir à ce qu’il a mis en place au début de l’année. Les principaux concernés, les étudiants, se sont exercés selon les horaires donnés et le programme établi par le ministère de l’Education nationale. Si les changements avaient été communiqués un peu plus tôt, cela n’aurait posé aucun problème car les élèves auraient eu le temps de s’adapter à travers ce qu’on appelle les « examens blancs ». De plus, la pratique veut que les concepteurs des sujets soient mis en quarantaine et que les sujets une fois terminés, soient imprimés et mis sous pli pour être distribués à travers l’iîe. On se demande donc comment ont-ils pu n’annoncer ces changements qu’à la dernière minute. D’ailleurs, les durées et les coefficients de chaque épreuve doivent normalement figurer sur le sujet pour être connu de ceux qui passent l’examen en question. Alors comment et dans quel but a-t-on pris des décisions pareilles. De l’amateurisme et de l’improvisation, voilà ce que c’est. Et bien sûr, ce seront les élèves qui vont en subir les conséquences. Ce qui nous pousse à imaginer que c’est réellement dans le but de miner le parcours des étudiants et de la progéniture malgache. En effet, avec de telles décisions, on ne sera pas loin d’atteindre les 50% de réussite comme au Cepe dernièrement. Et on dira que c’est le niveau des élèves qui a baissé, ou que ces derniers n’auront pas assez bien préparé leurs examens. L’improvisation ne sera jamais remise en cause, comme depuis le début.

Malheureusement, il n’y a pas que dans l’éducation que les dirigeants et décideurs de la nation font preuve de ce manque cruel de sincérité et démontrent qu’ils n’ont aucun projet de société pour redonner aux 22 millions de malgaches l’espoir d’une vie meilleure. Il est une pensée qui nous revient face à tout cela : si vous voulez soumettre un peuple, privez-le d’éducation et d’information. Ainsi, il sera votre esclave et se pliera à votre volonté, n’aura plus aucune volonté et surtout pas d’esprit pour se rebeller. C’est le cœur rempli d’amertume de l’avoir placé là où il est maintenant que nous constatons que c’est réellement ce qui se passe chez nous. De l’improvisation encore et toujours, et bien ça a aussi un bon côté, un seul : au moins nous savons maintenant que nous avons affaire à des amateurs qui ne sont même pas des professionnels dans l’art d’improviser.

Ny Aina Rahaga