La Grande île a été citée, lors de l’ouverture du dernier sommet de l’Union africaine comme étant l’un des pays exemplaires qui ont réussi à appliquer une politique de maintien de l’ordre et de la sécurité après une période de crise. Une affirmation pratiquement erronée, qui confirme que les dirigeants africains ne sont pas au courant de la situation politique à Madagascar. En effet, depuis le début de la quatrième République, le pays a connu ses pires formes d’insécurité puisqu’aucun endroit, à part les villas des députés et ministres, bien gardés par des éléments d’élites des forces de l’ordre lourdement armés, n’est à l’abri de l’insécurité.

Même à Antaninarenina, à quelques mètres de la clôture du palais présidentiel, personne n’est pas épargnée par le phénomène de vol à la tire et avec agression. Partout à Madagascar, dans les grandes villes, notamment dans la capitale où plus d’une dizaine de camps, casernes militaires et postes de police sont installés, l’insécurité qui se manifeste par les vols avec agressions et attaques à mains armées deviennent le lot quotidien de la population. Dans les endroits reculés, les attaques de dahalo, composés de plusieurs dizaines de malfaiteurs qui n’hésitent pas à massacrer des villageois, se produisent presque chaque jour.

Faire taire le peuple  par la grenade

Les discours répétitifs du président Hery Rajaonarimampianina font toujours état de la nécessité d’une stabilité politique pour Madagascar. Cela témoigne que le pays n’est pas encore à l’abri du maintien de l’ordre et de la sécurité. Comme preuve, les dirigeants abusent de leur pouvoir de donner de l’ordre aux hommes en treillis pour que ces derniers jouent le rôle de pacificateurs lourdement armés et utilisant des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestations. L’Afrique n’est pas au courant que Madagascar reste l’un des rares pays au monde, qui se veut être démocratique, à interdire les manifestations populaires. Le peuple malgache n’a aucun droit de s’exprimer dans les rues sous peine d’être violement dispersé et arrêtés par les éléments en treillis. Tout cela témoigne que la Grande île n’est pas et n’a jamais été un exemple pour la politique de maintien de l’ordre et de sécurité.

Dom