Dans les régions côtières, on aperçoit une architecture végétale, des cases faites en roseaux, en palmiers, en cyperus, en raphia, en bambou ou en bois, suivant la végétation qu’on trouve sur place, matériaux abondants suivant chaque région donc matériaux moins onéreux ou pas chers du tout. Dans les hautes terres centrales, les maisons sont faites en pisé, en adobe, en brique cuite, en pierres, en ciment. L’architecture en dur est récente à Madagascar. Dans la capitale et auprès des localités périphériques d’Antananarivo, l’on aperçoit encore des maisons traditionnelles, donnant un paysage unique. Avant 1869, il était interdit, il était tabou, de construire en dur. Une construction jadis réservée uniquement aux morts. Cet interdit fut aboli en 1869 par la reine Ranavalona II, une reine qui se convertissait au christianisme. Dans la zone comprise entre la côte et le centre de Madagascar avec une architecture mélangeant le végétal et la terre, les cases sont en torchis.
Paysages de tombeaux
Pourquoi dans certaines régions de Madagascar comme le Sud, les tombeaux sont beaucoup plus magnifiques que les habitations. ? Parce que pour les Malagasy, la vie sur terre n’est que provisoire et éphémère, mais au-delà de la mort se trouve une autre vie : celle des ancêtres, une vie éternelle. Donc, l’âme du défunt, pour le Malagasy, continue à survivre dans le tombeau ; c’est pourquoi cette demeure éternelle est beaucoup plus majestueuse et beaucoup plus solide que son homologue provisoire (la maison), car elle a été destinée à durer le plus longtemps possible. Les matériaux de construction utilisés ont été choisis en fonction de cette durabilité, tels que les pierres et les poteaux sculptés (les Aloalo) en bois imputrescible et inattaquable par les termites. Cette mentalité n’appartient pas seulement au peuple du Sud, mais est généralisée sur tout le territoire de la Grande Ile. Dans les Hautes Terres Centrales, une parole du célèbre roi Andrianampoinimerina (1789 – 1810) montrait cette croyance en une vie éternelle au-delà de la mort. Il disait : « Si vous avez épuisé toute votre richesse en construisant votre tombe, rien n’est perdu … car c’est le garanti de votre demeure éternelle ; en effet, la vie sur terre n’est qu’un passage … ».