Comme ils l’ont annoncé, les journalistes et les gens de la presse regroupés au sein du mouvement pour la liberté d’expression sont descendus à Soamahamanina hier. Ce, pour constater de près les problèmes de l’exploitation aurifère dans cette commune et qui défraye la chronique depuis bientôt un mois. Tout a en effet commencé le 20 juin dernier lorsque l’Eglise catholique, à travers l’association « Justice et paix » fasse entendre les cris de la population de Soamahamanina concernant la main mise récente des Chinois de Jiuxing mines Sarl sur leurs terres. Ainsi, hier, les journalistes ont écouté les doléances de la population qui a choisi de se déplacer à 7 kilomètres environ de la commune de Soamahamanina, à « Trano vy » pour préserver les élèves effectuant le Bepc. Dans les échanges, le fait que le conseil du gouvernement qui s’est tenu avant-hier a pris la décision de suspendre temporairement l’exploitation, a été évoqué. En effet, le gouvernement avait décidé de demander à ce que les activités dans la carrière de Soamahamanina cessent le temps d’établir un comité interministériel et ce, pour étudier le dossier en profondeur et entamer les discussions. A se demander si les permis d’exploitation et environnementaux ont été octroyés sans même des études préalables. En tout cas, selon les habitants de Soamahamanina, les Chinois n’ont à aucun moment stoppé leurs activités et travaillent même la nuit durant. Et ce, malgré cet ordre du gouvernement malagasy. C’est ainsi qu’ils ont hier brandi des banderoles faites avec des sacs ou « gony » réclamant le départ définitif des Chinois de leurs terres ainsi que des fanions violets pour exprimer leurs tristesses face à la situation.

Injustice et favoritisme

Face à la détresse de la population, les journalistes ont répondu qu’il s’agissait d’une lutte commune, partagée entre la population de Soamahamanina et du mouvement pour la liberté d’expression. En effet, il en est question d’une lutte contre l’injustice et du favoritisme que les dirigeants tentent d’instaurer dans le pays. Ainsi, ce n’est pas seulement un problème des habitants de Soamahamanina mais aussi de tous les Malgaches. A ce propos, le mouvement pour la liberté d’expression de promettre à la population que d’ici peu, tous les Malgaches connaîtront l’histoire de Soamahamanina. Dans cette optique, les journalistes descendus sur place ont voulu, comme la profession l’exige, faire un recoupement des informations reçues. D’ailleurs, le président de la république avait insisté pour que ces derniers fassent bien leur travail. Ainsi, il a été décidé qu’une visite de la carrière devait être faite. Pourtant, arrivé à la commune de Soamahamanina, la surprise était de taille. Des éléments lourdement armés et cagoulés de l’Emmoreg en provenance de la capitale barraient l’accès au site. Questionné, le responsable de dire que pour pouvoir aller voir de près la carrière, il faut une autorisation déposé 24heures plus tôt. Or, des journalistes défenseurs du régime avaient été aperçus sur place 10 minutes avant cela, et sans aucune autorisation de la sorte. Preuve encore de l’injustice et du favoritisme du pouvoir qui d’ailleurs, s’entête à protéger les étrangers au lieu du peuple malgache. Cette affaire est toujours à suivre de près.

Ny Aina Rahaga