Sécheresse dans le Grand sud – Nécessite la volonté et la politique de l’Etat
Le Grand Sud de Madagascar a toujours été affecté par une crise humanitaire à cause de la situation de sécheresse déclenchée par El Niño lequel a gravement touché les cultures, l’accès à l’eau des hommes, des femmes, des enfants et du bétail. Tout cela contribue à aggraver une situation d’insécurité alimentaire sévère et à affaiblir encore les communautés rurales déjà très pauvres.
Les résultats des évaluations conduites dans le Sud en février 2016 ont conclu que 665.000 personnes, dont 333.752 femmes et filles, souffrent d’insécurité alimentaire sévère et 475.000 en insécurité alimentaire modérée, soit un total de 1.140.000 personnes dans une situation d’insécurité alimentaire.
Face à la grave situation intermittente, un plan de réponse humanitaire conjoint a été élaboré en février 2016 avec la participation du gouvernement et l’équipe humanitaire du pays. Faut-il rappeler que ce plan a pour but de ramener les indicateurs de sécurité alimentaire, nutritionnels, santé, Wash à leurs valeurs normales structurelles. Il prévoit en somme une intervention dans six secteurs qui sont entre autres, sécurité alimentaire, nutrition, santé, Wash, protection, et coordination.
Il est donc impératif à l’Etat ainsi qu’aux institutions rattachées de contribuer à maximiser les efforts humanitaires entrepris dans le Grand Sud. Autrement dit, la solution humaine pour le Grand Sud dépend de la volonté et de la politique adoptée par l’Etat pour venir en aide aux millions de paysans affamés, et vivant dans l’extrême pauvreté, comme le cas des Régions de l’Androy, Anôsy et Atsimo Andrefana. Sachant que la valorisation du capital humain est indispensable pour la croissance économique et sans ignorer également que cette croissance permet par la suite de participer à la stabilité du pays. Mais aussi que la participation active des populations locales favorise vraiment le développement rapide et durable de Madagascar.
Par ailleurs, il est important de mentionner que suite à la concertation nationale pour la recherche de solutions durables aux problèmes récurrents du sud, qui s’est tenu en février 2016 à Ambovombe, le Gouvernement de Madagascar avec les Nations Unies et d’autres partenaires de développement présents dans le pays ont développé un plan d’intervention multisectoriel pour le Grand Sud, lequel a abouti à 21 engagements pour contribuer au développement durable et soutenu du Grand Sud. La réponse humanitaire est entreprise dans le Grand Sud et s’avère indispensable pour sauver des vies. Il est nécessaire également d’entamer la phase de relèvement afin que chaque secteur puisse planifier au plus vite un programme résilient de relèvement, pour le moyen terme, face à la sécheresse qui affecte cette région.
A noter qu’il est impératif de faire preuve d’un esprit plus unifié pour mettre en œuvre des décisions et actions collectives pour la sauvegarde de l’humanité et la promotion du progrès humain face aux peuples affectés par des crises, selon le Secrétaire général, lors du sommet mondial à Istanbul sur l’action humanitaire et présenté lors de la Soixante-dixième session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Aussi, le secrétaire général invite à ce que les interventions sur le terrain aillent au-delà des opérations humanitaires, et que tant, les acteurs de développement comme ceux de l’humanitaire se fixent des objectifs communs et prennent des décisions unifiées pour mener des actions collectives coordonnées et ainsi contribuer à l’obtention de solutions durables.
R.V.