Sylvain Rabetsaroana – « La population n’a plus rien à attendre de ce régime »
L’ancien sénateur de Madagascar s’insurge contre la situation de pauvreté extrême des malgaches actuellement. Lors d’une interview, Sylvain Rabetsaroana estime que le régime n’a pas su tirer des leçons du passé.
Ancien sénateur de Madagascar et candidat présidentiel lors de l’élection de 2013, Sylvain Rabetsaroana a fait dernièrement sa réapparition en créant avec d’autres ténors de l’opposition la plateforme « Mitsangàna ry Malagasy ». Effectivement, le politicien est complètement révolté de la situation actuelle : « Il n’y a rien que de fausses promesses dont notamment la fin du délestage et l’arrêt immédiat des trafics. D’un autre côté, il n’est pas difficile de comprendre que le peuple veut des solutions et des actions concrètes allégeant ses souffrances et améliorant sa vie quotidienne. Et l’on parle ici du volet de la santé et de l’alimentation mais aussi celui de la sécurité. Sur ce dernier point, la population en voit de toutes les couleurs tous les jours avec les séries de kidnapping si les crimes odieux deviennent son lot quotidien », a-t-il déclaré. Pour Sylvain Rabetsaroana, le régime actuel n’a pas su tirer des leçons du passé et avance que pour l’administration publique, la corruption s’est enracinée dans les mœurs : « Comment peut-on promettre la remise en ordre et le développement du pays en s’adonnant aux trafics en tout genre et en bradant les richesses du pays ? », se demande-t-il.
Aucune vision
Effectivement, les exportations illicites de produits endémiques et le trafic d’or font rage, d’après le constat de l’ancien sénateur qui enfonce davantage le clou : « Actuellement, toutes ces mauvaises pratiques continuent de plus belle en toute impunité », a-t-il souligné. Pour Sylvain Rabetsaroana, ce sont justement « les raisons pour lesquelles depuis son élection, ce régime peine à trouver des financements de la part des bailleurs de fonds traditionnels : L’accord du Fec est très difficile car le décaissement est assorti de plusieurs conditions draconiennes dont une lutte palpable contre la corruption et entre autres, la résolution des problèmes de la Jirama et de l’Air Mad. D’un autre côté, le régime s’adonne à des exercices douteux pour avoir des financements et dans ce cadre, tous constatent le manque de transparence ». En somme, ce régime n’a aucune vision, ni à court ni à moyen ou à long terme, selon l’ancien sénateur et d’où des foyers de tension et des grèves qui se sont généralisées. Si le pays a tenté de sortir d’une crise, il s’est finalement retrouvé dans une situation encore plus compliquée actuellement, selon Sylvain Rabetsaroana.
Ariane Valéry