Le sport virtuel - Ses avantages et défauts

La cinquième manche du championnat de Madagascar de Rallye virtuel qui s’est déroulée à la fin de la semaine dernière a montré que le sport virtuel a sa place dans le pays. De plus en plus d’adeptes de sport réel s’essayent à cette nouvelle mode issue du monde des jeux vidéo. Pour les « puristes », le sport virtuel n’est pas du tout du sport, ce que contestent d’autres qui estiment qu’au contraire, celui-ci allie des activités ludiques à des activités sportives. Ces derniers voient même dans le sport virtuel le sport de l’avenir. Et, nouvelles technologiques obligent, Madagascar s’est très tôt embarqué dans les sports virtuels qui ne cessent de gagner en popularité. Retour sur ce concept.  En effet, les concepteurs de jeux vidéo s’inspirent de l’univers sportif au point de faire croire aux utilisateurs qu’ils sont réellement sportifs. Et ils n’ont peut-être pas totalement tort !

Des jeux vidéo de plus en plus réalistes

Quiconque s’essaie aux jeux et aux consoles de la nouvelle génération sera marqué par le réalisme des situations. Sur la Wii, par exemple, des manettes de télécommande équipées d’un accéléromètre imposent d’exécuter de vrais mouvements pour interagir avec l’écran. Certes, la puissance n’est pas la même. Les joueurs de tennis découvrent très vite qu’il leur suffit de bouger le poignet pour frapper la balle avec la puissance de Nadal. On ne peut donc pas véritablement parler de sport. Mais le simple fait de n’être pas totalement immobile constitue déjà un progrès.

Bouger les méninges

Plus surprenant encore : d’autres bénéfices de ces pratiques virtuelles pourraient être enregistrés au plan purement mental. On se rappelle d’une étude réalisée en 2004 par une équipe de chercheurs de la Cleveland Clinic Foundation aux Etats-Unis qui voulaient mettre en évidence l’efficacité d’un entraînement cérébral. Pour ce faire, ils ont recruté trente volontaires qui devaient chacun consacrer quinze minutes par jour à l’expérience, à raison de cinq jours par semaine. Que devaient-ils faire ? Pas grand-chose en réalité. Il leur fallait simplement se concentrer sur l’exécution d’un exercice en force. Pour les uns, il s’agissait de vaincre une résistance par une poussée latérale du petit doigt. Pour les autres, il fallait s’imaginer en train de faire fonctionner à pleine puissance leur biceps, le muscle fléchisseur du coude. Dans tous les cas de figure, l’exercice devait rester purement mental c’est-à-dire que l’effort de pensée ne devait s’accompagner d’aucune contraction musculaire.

Sport virtuel
Un premier bilan

Cela fait quelques années que les grosses maisons d’édition de jeux vidéo nous proposent des offres de plus en plus variées en termes de jeux vidéo dédiés au sport. Ces jeux se classent rapidement en tête des ventes. Ce succès vient en partie du fait qu’ils s’adressent à un public plus large. En effet, l’appréhension de ces jeux ne demande que très peu de pratique pour être maîtrisée, un peu de réactivité suffit largement. Pas besoin d’être « gamer » pour les pratiquer et tous les âges sont concernés. Leur succès vient aussi de la variété des jeux proposés, tennis, boxe, golf… En 2011, c’est le vélo virtuel qui a détrôné tous les jeux d’aventures. Ayant pour ambition de détrôner le vélo d’appartement grâce au parcours virtuel qu’il propose, ce jeu a rencontré un franc succès. Ici pas besoin de casque de vélo. La possibilité de rester chez soi combinée avec le côté interactif a incité bon nombre de personnes à se procurer ce jeu. Pour le pratiquer il vous faudra acheter le vélo plus le jeu. Les avis des consommateurs sont plutôt mitigés. Si la démarche est extrêmement intéressante, la plupart des utilisateurs se plaignent de la facilité, ce type de jeux ne permet pas un réel effort sportif et n’a donc pas vocation à remplacer un vélo d’appartement ou une pratique sportive à l’extérieur. Ces jeux restent donc principalement ludiques. Pour une pratique sportive plus poussée, il vaut mieux s’orienter vers des logiciels mettant à votre disposition des entraîneurs sportifs. En effet, ce type de produits strictement orienté a l’amélioration des performances et de la perte de poids, quels que soient les niveaux, ils permettent d’intégrer facilement un entraînement régulier sans bouger de chez soi.
Donc entre sport et plaisir, virtuellement il va encore falloir choisir !

Le sport virtuel
Tranquille à la maison

L’expérience virtuelle sort un peu des sentiers battus de l’univers ludique des jeux vidéo et propose une tout autre expérience : transformer votre salon en salle de gym. Les bienfaits que procure le sport sont connus, mais peu de personnes en ont une pratique régulière. Par manque de temps, de motivation et souvent d’argent. La course à pied est l’un des seuls sports abordables, encore faut-il avoir la volonté de chausser ses baskets… Un coach, en salle ou à domicile, allégera autant votre porte-monnaie qu’il vous fera perdre du poids. Donc, pourquoi pas un coach virtuel ? C’est la solution proposée par THQ. L’éditeur de jeux vidéo a lancé sur le marché son Personnal Trainer (entraîneur personnel). Sous licence UFC – pour Ultimate Fighting Championship, sport de combat ultra-violent qui s’est développé aux Etats-Unis depuis les années 1990 et qui a la particularité de regrouper en une seule discipline toutes les techniques et règles des sports de combat.
Attention, il n’est pas question de se faire mal, juste de transpirer. La pratique d’un tel sport demande un entraînement très rigoureux. Ce sont aux bases de cet entraînement que l’on va vous initier. UFC Personnal Trainer vous propose plus de 70 exercices physiques. Il vous faudra reproduire les mouvements de votre entraîneur et faire travailler vos muscles. Saut à la corde, pompes, abdominaux, exercices cardiovasculaires, tout y passe. Des programmes sur quatre ou huit semaines sont disponibles, avec des objectifs à réaliser. Personnalisable, l’effort à fournir ne sera pas le même selon que l’on soit un homme ou une femme, si l’on souhaite perdre du poids ou bien encore améliorer son endurance ou sa force. Echauffements avant et étirements après sont évidemment à suivre pour s’éviter d’éventuelles blessures et les courbatures qui, elles, seront, pour le coup, bien réelles. Disponible sur les différentes consoles du marché, c’est avec la Kinect, caméra à capteur de mouvements de la Xbox 360 de Microsoft, que cet entraîneur virtuel prend tout son sens en vous laissant libre de vos mouvements.
Le système se révèle plutôt efficace : si l’objectif est de faire transpirer l’utilisateur, il est atteint. Mais il faut quand même garder un pied dans le monde réel et, à la longue, on s’agace un peu. Le jeu est en anglais, sous-titré certes, mais lire une traduction pendant que vous en êtes à votre troisième séance de pompes, ruisselant de sueur, n’est pas aisé, même pour un athlète. Surtout pour s’entendre dire (ou lire) pour la vingt-cinquième fois les mêmes encouragements navrants de la part de votre coach. Les ratés du capteur de mouvements vous feront aussi hérisser le poil : ne pas comprendre pourquoi il n’a pas comptabilisé les dix derniers abdos qui vous ont laissé à sec sur la moquette peut être un motif d’abandon. Passées ces petites contrariétés, UFC Personnal Trainer, même s’il ne remplacera jamais un entraînement réel en salle, avec un vrai professeur, se révélera soit un bon complément à une pratique réelle, soit une possibilité de reprendre doucement après une longue période d’inactivité. Plus qu’un jeu, cet entraîneur virtuel vous fera suer pour de vrai.

Sport sur console
Activité virtuelle, bienfaits réels 

Faire du sport sans quitter son salon : c’est ce que « vendent » depuis quelques années des fabricants de consoles de jeux. Les résultats sont-ils à la hauteur des attentes ? Tour de piste… Faire du hula-hoop devant sa télé, « boxer » dans le vide ou encore renvoyer la balle à un adversaire virtuel… aujourd’hui les consoles de jeux (Wii fit plus, Xbox, Playstation) permettent de se « remuer » sans sortir de chez soi. Le principe est simple : une manette sans fil (ou un plateau) transmet vos mouvements à la console. Avec Kinect, sur la Xbox, c’est le corps qui devient manette ! Impossible de rester affalé dans son canapé en ne bougeant que les doigts. Objectif annoncé : vous aider à rester en forme en faisant du sport grâce à votre console, tout en vous amusant.

Physique, pas sportif

Activité virtuelle, bienfaits réels ? D’après les tests effectués sur des jeunes de 13 à 15 ans par l’Ecole des sciences du sport de l’Université John Morres de Liverpool, un ado qui joue 15 minutes avec une Wii dépense 156% d’énergie de plus qu’en restant inactif. Pour le Dr Patrick Bacquaert, médecin chef de l’IRBMS, « ces jeux entraînent sans conteste une dépense physique, mais ce n’est pas du sport. Quelqu’un qui ne pratique aucune activité physique tirera quelques bénéfices de ces jeux sportifs sur console, mais une personne déjà sportive ne fera que s’amuser ». Un conseil : variez les activités (ski, bowling, yoga, gym…), afin de solliciter toutes les parties du corps et un maximum de muscles. Vous retirez sûrement quelques bienfaits de cette activité familiale, même si rien ne remplace le « vrai » sport.

Un sport à risque !

Quels sont les risques ? « On constate des accidents, comme des chutes ou des glissades, qui peuvent entraîner des foulures ou des entorses », témoigne le Dr Bacquaert. Même les plus expérimentés en font les frais : en pleine descente de « snow-board » virtuel, le cycliste britannique Mark Cavendish a glissé et s’est blessé au mollet ! Et lui d’avertir que « lorsqu’on se prend au jeu, dans une pièce surchauffée, la déshydratation guette. Par ailleurs, les gestes répétitifs favorisent l’apparition de tendinites : poignets et genoux sont les plus exposés ». Ces risques ne sauraient être un frein à la pratique. « Ces jeux sont divertissants, mais on observe que les gens s’en lassent rapidement. Finalement, il est aussi difficile de se discipliner chez soi qu’à l’extérieur. Or c’est la pérennité d’une activité physique qui la rend efficace et pertinente pour se sentir en bonne santé ».

Conseils aux joueurs
Prévoyez un espace suffisant autour de vous (2 à 3 m) pour ne pas vous cogner voire casser du mobilier dans le feu de l’action !
Adoptez une tenue qui vous laissera libre de vos mouvements.
Echauffez-vous avant de commencer : effectuez des petits cercles avec vos poignets, vos épaules, vos chevilles.
Buvez suffisamment et n’oubliez pas de faire des pauses régulières (10-15 minutes toutes les heures).