Pour la première fois dans l’histoire de Madagascar, on a attaqué un couvent, celui des Sœurs à  Besimpona Moramanga. C’était hier vers 4h du matin et du coup, les observateurs se sont demandé si cela n’a pas une relation avec la récente position des Evêques catholiques, non seulement dans l’exploitation de Soamahamanina mais aussi par rapport à la situation de pauvreté extrême de la population.

C’est une stratégie que tous savent et appliquent dans le monde entier : pour démonter une affaire, on s’attaque en premier lieu au … maillon faible ! Est-ce le cas pour les différentes associations de religieuses catholiques qui sont nombreuses et éparpillées dans toute l’île ? Tous savent qu’en général, ces dernières vivent séparées des prêtres  dans ce qu’on a l’habitude de comprendre un couvent et œuvrent notamment dans le soutien de la population.  Et cette maison des religieuses est souvent gardée par un seul gardien qui sert à la fois de jardinier et d’homme à tout faire mais de toute façon, les malgaches ont un profond respect pour ces hommes et femmes qui ont décidé de donner leur vie à Dieu. Ainsi, toucher à un de leur cheveu est une chose impensable et depuis toujours, aucun cas d’agression contre ces hommes de Dieu n’a jamais été enregistré à Madagascar.

Mais le pas est franchi depuis hier vers 4h matin qui, bizarrement, rappelle des attaques  contre des religieux catholiques en Algérie ou encore dans les pays des Balkans dans les années 90.

La cible était donc le Couvent des sœurs de Besimpona Moramanga et les assaillants ont profité de l’entrée d’une employée du centre qui prépare le petit déjeuner pour entrer. Une fois à l’intérieur, ils ont obligé l’employée de les amener à trouver la responsable du couvent. Après avoir attaché cette employée, les bandits ont, à leur tour, forcé la mère supérieure de nationalité italienne à fouiller, salle par salle, à trouver un objet.

Objet inconnu

Les novices allant prendre leur petit déjeuner ont remarqué qu’il se passait quelque chose d’anormal. L’une d’entre elles s’est échappée et a donné l’alerte en agitant la cloche du Couvent tout en faisant sonner le sifflet. Se sentant menacés, les cambrioleurs ont tout abandonné et ils se sont retirés du centre sans rien trouver. Certes, aucun dommage corporel n’est à déplorer dans cette attaque mais l’information a vite fait le tour de la Grande île et est arrivée en très peu de temps jusqu’à Rome !

Et pour les observateurs, cette étrange attaque au cours de laquelle on recherche un objet inconnu en particulier sent en plein nez l’intimidation et la menace. Du coup, beaucoup se demandent si cela n’a pas une relation avec la nouvelle position de l’Eglise Catholique romaine à Madagascar (Ecar) par rapport à la gestion des affaires nationales et la situation désastreuse dans laquelle se trouve le peuple malagasy. Et pas plus tard qu’il y a quelques semaines, l’Ecar s’est même levé pour dire non à l’exploitation aurifère de Soamahamanina et en même temps, s’est rangé du côté du mouvement pour la liberté de l’expression.  Evidemment, cela ne plaît pas à certaines personnes qui ont pensé que la meilleure défense serait l’attaque. Et quoi de plus facile à réaliser que les maillons faibles. Seulement, ils ont oublié que pour les malgaches, toucher à des religieux, particulièrement à des Sœurs, est un crime de … lèse-majesté !

J.L.R