La discorde et c’est peu de le dire tisse l’essentiel des rapports dans le milieu politique, que ce soit entre les diverses tendances qui se réfèrent chacune à une personnalité, ou même entre certains membres de même appartenance. La discorde constitue le poison qui infecte tout le corps et dont le pays envenimé paie les conséquences. Un constat externe, sans besoin de procéder à un état des lieux entrepris selon les règles, enseigne combien les diverses formations ayant à charge une réconciliation éprouvent de difficultés à entamer les démarches. Elles ne savent pas par quel bout prendre le problème tant la mission apparaît impossible. 
Evidemment qu’à vouloir insérer les initiatives dans des intrigues politiciennes, les réconciliateurs s’assurent à l’avance d’un échec. Démarche d’une médiation pour établir un consensus relatif à une formule de sortie de crise d’une part, et mission pour favoriser une réconciliation dans le but d’instaurer un climat de sérénité, cadre indispensable pour un combat politique productif d’autre part, font peut-être la paire mais ne se fondent pas en une seule charge. Et pourtant grande est la tentation.
Les églises chrétiennes regroupées dans le FFKM, tout en manifestant une volonté de prendre du recul, semblent vouloir mener de front et la recherche d’une sortie de crise et une démarche pour amener les protagonistes à se réconcilier en commençant par demander un repentir de chacun. Il faudrait pour y croire, faire confiance à ces hommes d’églises et en leur connaissance de l’âme humaine.

En effet de prime abord on pencherait davantage à penser que le mal prend ses racines dans des egos surdimensionnés et que la bonne foi dans ce milieu là ne possède plus les mêmes repères que la bonne foi telle qu’on la considère de façon banale. Vertus et valeurs évoluent dans des sphères différentes. Par rapport à la norme, le milieu est infecté par des pratiques hors normes, et si on devait établir un diagnostic par rapport à ces normes on conclurait fatalement à une infection. A maladie grave, remède puissant. Le seul remède pour un assainissement en profondeur ici repose sur la loi, une loi dure et une application sévère. 
Qui va opérer la cure ? Là se situe le véritable problème. La population résignée, noyée dans les difficultés du quotidien, exprime une lassitude telle qu’on la devine incapable de faire pression pour que l’on établisse de nouvelles règles du jeu obligeant à une moralité dans la pratique politique pour garantir d’une rigueur la vie publique et d’une rectitude la conduite des affaires de l’Etat. Un lavage de cerceau au karcher.

Léon Razafitrimo