Le trafic des espèces endémiques à Madagascar n’est pas prêt de se terminer et avec cette nouvelle trouvaille de la douane indienne à l’aéroport de Chennai, dans une province très lointaine de New Delhi. C’est dire que les itinéraires prises par les trafiquants sont très diverses puisqu’en avril dernier, c’est à l’aéroport de Mumbaï qu’on a trouvé 146 tortues. Les frontières de Madagascar restent poreuses tandis que le contrôle du ministère de l’environnement et des forêts est complètement inefficace.

Les autorités de l’aéroport de Chennai, au sud-ouest de l’Inde, ont saisi une cargaison de 500 tortues étoilées dans un vol pour la Malaisie, d’après une source officielle. « Le lot était censé contenir des crabes, mais 500 tortues ont été bien cachées en dessous », annonce S. R. V. Murthy, directeur adjoint du Bureau de contrôle de la criminalité de la faune. Les tortues seront libérées dans le parc national de Guindy, situé à Chennai. La petite espèce, connue pour son beau design fleuri sur la coque, est l’une des cibles les plus courantes pour les passeurs en raison de sa forte demande comme un animal de compagnie et à des fins médicales à travers le monde. Dans quelques pays, il est aussi bien utilisé à des fins religieuses. Le personnel de Thaï Airways a trouvé suspect les mouvements à l’intérieur des boîtes. Ils ont alerté les agents de la douane, qui ont ouvert les boîtes et ont trouvé 500 tortues étoilées empaquetées dans des sacs en tissu. Les fonctionnaires Wccb ont également confirmé qu’il s’agissait de la tortue étoilées, dont l’exportation est interdite.

Dans chacun des sacs en tissu, une dizaine de tortues ont été regroupées. « Nous enquêtons pour savoir qui était la personne qui a envoyé ces tortues », a déclaré Santhi Muthu Swami Pillai, inspecteur de la faune, Wccb. « Des soupçons se portent aussi sur des agents de l’aéroport », rajoute Muthu. L’on ne sait pas la provenance de ces espèces, l’enquête se poursuit mais il y a de fortes chances que ces tortues étoilées proviennent de Madagascar. Effectivement, cet animal est fortement protégé et surveillé de près dans tous les autres pays du monde qu’on arrive même à connaître en temps réel sa position géographique.

Par voie aérienne

En avril dernier, les autorités de l’aéroport de Mumbai ont saisi une autre expédition avec 146 tortues appartenant à deux espèces menacées de Madagascar. Du groupe, 139 ont été des tortues radiées, l’une des plus belles espèces de tortues dans le monde en raison de leur haute coquille et les pattes jaunes et la tête. Les sept autres étaient des tortues Angonoka, une tortue endémique dans le nord de Madagascar. Cette espèce est en danger critique, car il n’y a que 600 dans leur habitat naturel.

Encore une fois, la douane malgache et le ministère de l’environnement et des forêts sont pointés du doigt. Il faut savoir que ce réseau ne date pas uniquement d’hier et à coup sûr, des liens forts ont été tissés depuis très longtemps. Pour le cas du ministère de l’environnement et des forêts par exemple, les parcs nationaux sont gérés depuis toujours par Madagascar National Park (Mnp) tandis que les fonctionnaires au sein des différentes directions régionales sont en place depuis un certain temps. Les deux entités n’ont jamais pu mettre fin au trafic et au contraire, personne n’est sanctionnée alors que les tortues ne proviennent jamais d’un quelconque stock dans la Capitale qui d’ailleurs, n’existe pas. D’un autre côté, personne ne connaît des mesures prises par les ministres qui se sont succédé à la tête de ce ministère pour enrayer le phénomène. Et bizarrement, le trafic de tortues se fait toujours par voie aérienne et le cas de la saisie à Mumbaï, cité plus haut, le confirme. Cela veut tout simplement dire que tout se passe au niveau des aéroports internationaux de Madagascar et à notre connaissance, il n’y a pas une dizaine à surveiller dans notre pays.

J.L.R – FR