Cette banderole n’avait pas besoin de payer le taxe y afférent !

La grogne concernant les activités de la commune comme la chasse violente aux marchands ambulants et entre autres, l’opération Taxi-ville, commence à monter. Mais plus encore, le cas Easy Park et la gestion des parkings dans la ville d’Antananarivo, confiée par le maire et son équipe à cette société privée, excèdent la population. C’est ainsi que les habitants de plusieurs  fokontany dans la Cua ont dénoncé à haute voix les méfaits de ceux qui se prennent  pour les nouveaux rois des rues de Tana. Pire, d’autres habitants attendent de pied, et les agents de la Cua et ceux d’Easy Park !

La Commune urbaine d’Antananarivo (Cua) à travers sa décision de déléguer la gestion des parkings dans la capitale à la société Easy Park s’est fait critiquer de partout. Cette société privée s’est depuis, approprié toutes les places de stationnement à Antananarivo, ce qui n’était pas pour plaire à la population. Il était surtout question de monnayer les parkings à Tana à 500 Ariary l’heure pour le compte d’une société privée. Et quand les usagers ne retrouvent pas les agents « ticketing », ils écopent d’une lourde contravention. Les agents de la police municipale aussi, d’ailleurs, avaient dénoncé Easy Park pour usurpation. Cette fois, c’est la population qui monte au créneau pour dénoncer les abus et excès de cette société dans la gestion des places de parking dans la ville. Les fokontany d’Ambondrona, de Tsiazotafo, d’Antaninandro et de Soarano ont élevé la voix et brandi des banderoles pour protester contre les agissements de  cette société. Selon les représentants de ces fokontany, des traçages pour parking payant ont été effectués sans aucune discussion ni accord de leur part. Chose que les habitants de ces fokontany n’acceptent pas du tout car ces derniers avaient déjà leurs propres organisations concernant les stationnements dans ces quartiers. Selon les représentants de ces quartiers, les employés d’Easy Park ont fait ces traçages sans que la population n’ait vu ni su quoi que ce soit. Comme si les traçages ont été faits par des voleurs dans la nuit, à l’abri des regards.

Sans sommation

Pour les habitants de ces quartiers, les « andrimasom-pokonolona » ainsi que la police règlementent déjà les parkings chez eux et qu’il est hors de question que ces nouveaux venus fassent comme s’ils étaient chez eux. De plus, pour les premiers, il s’agit d’un travail plus qu’autre chose. Cela leur permet de se faire un peu de revenu et leur donne un emploi à mi-temps. Une organisation a déjà été instituée par le quartier depuis longtemps et il serait de ce fait hors de question qu’Easy park s’approprie du jour au lendemain des places de parking. De plus, si c’est pour faire payer aux habitants des frais exorbitants vu qu’ils laisseront là leurs véhicules des heures durant voire des jours même. Les habitants de ces quartiers ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne paieraient même pas un Ariary aux employés d’Easy Park. Et ont annoncé qu’aucune possibilité de négociation de quelque sorte que ce soit ne sera entamée. Ainsi, les habitants des fokontany d’Ambondrona, d’Antaninandro, de Soarano ainsi que de Tsiazotafo exigent à ce que cessent immédiatement les traçages faits par la société Easy Park ainsi que la mise en place d’autres infrastructures dans ce sens. Le fait est que les responsables de la commune ont été prévenus à plusieurs reprises. Pourtant, ces derniers n’ont jamais pris en compte les remarques et doléances de la population. Actuellement, il semble trop tard pour la conciliation et la population commence à crier au scandale et ne donnera aucune sommation. Il est clair que ce ne sera pas si « easy » que ça pour le maire et son équipe qui se mettent à dos petit à petit la population d’Antananarivo. Pire, des habitants d’autres fokontany attendent de pied ferme les agents de cette société mais aussi ceux de la Cua, et plus particulièrement l’équipe dirigeante actuelle de la mairie. Selon les informations obtenues, ces habitants souhaitent leur faire savoir des décisions prises pour un peu plus de respect de la population, notamment en matière d’hygiène et de propreté à l’approche de la saison des pluies. Bref, la colère gronde !

Régis Kabary