La difficulté financière de la compagnie nationale de l’électricité et de l’eau ne date pas d’hier et on se rappelle que la Jirama figure parmi les « vaches à lait » des régimes précédents, notamment celui de Ravalomanana. Sous la présidence de ce dernier, le financement extérieur a été coupé par les bailleurs de fonds en 2008 puisque l’ancien président n’a jamais su faire la différence entre les poches de son empire industriel et celles de l’Etat malagasy. A partir de là, la Jirama s’est enfoncée dans d’interminables problèmes dont notamment l’absence de maintenance et d’entretien des machines qui a fait plonger, d’année en année, la société dans le gouffre de l’inefficacité. D’un autre côté, le coût du carburant a connu une hausse vertigineuse sur le marché international tandis que la monnaie nationale s’est fortement dépréciée. Non seulement, le volume du carburant acheté a augmenté à cause de la vétusté des matériels et aussi par des vols perpétrés au détriment de la société, mais surtout, le ravitaillement des groupes électrogènes dans toute l’île est devenu difficile à cause de la dégradation avancée du réseau routier à Madagascar.

Plan de redressement

En somme, la Jirama ne pouvait alors fonctionner, même dans le strict minimum de ses obligations normales attenant au service public, sans l’injonction de subventions de l’Etat et elles sont d’un montant astronomique.
Actuellement, la compagnie nationale de l’électricité et de l’eau s’attelle à remonter la pente et selon différentes sources, les subventions en cours seront affectées principalement à l’achat de carburants pour faire fonctionner toutes les machines et autres groupes électrogènes éparpillés dans tout Madagascar. D’un autre côté, la hausse des tarifs reste graduelle et juste, pour les simples et moyens ménages, ainsi que proportionnelle par rapport à la force financière des industries : 9 % pour les premiers et portés à 15 % pour les deuxièmes. Outre cette politique de rétablissement de l’équité au niveau des consommateurs, cette hausse va permettre à la Jirama d’enclencher son plan de redressement, notamment en matière de maintenance de ses matériels techniques et d’équilibre de sa gestion financière.

Ariane Valéry