L’Education physique et sportive (EPS) est parfois négligée dans les établissements scolaires par rapport aux autres matières. Dans les classes primaires, certains établissements privés la classe parmi les travaux parascolaires tandis que dans le secondaire de premier cycle, elle est pratiquée pendant un minimum de temps dans la semaine, notamment 1h30 à 2h. Et même lors de l’examen officiel pour obtenir le diplôme du Baccalauréat, elle est presque considérée comme bonification vu que son coefficient fléchit au fur et à mesure des années. Toutefois, l’Université d’Antananarivo possède une branche qui forme des enseignants de cette matière pendant 5 années.

Education physique et sportive (EPS) rime parfois avec sport et travail physique. Du moins, c’est ce que la majorité des étudiants qui le pratiquent au sein des établissements croient. En effet, la pratique d’un sport dès le plus jeune âge pourrait influencer la perception de l’individu. Pourtant, l’EPS n’est obligatoire que pendant le secondaire du second cycle « pour préparer l’élève à l’examen du Baccalauréat ». Ainsi, bon nombre d’étudiants sembleraient se faire à l’idée que cela passerait toujours tant qu’ils pratiquent du jogging chaque matin 2 mois avant les examens et fassent ainsi l’école buissonnière pendant les heures d’EPS. Alors que d’après les enseignants auprès de l’Université d’Antananarivo, notamment ceux de l’Ecole normale supérieure, département EPS, « l’enseignement de l’EPS hors norme augmente les risques d’accident pendant la pratique ».

Du sport à la psychologie

Cependant, l’ENS-EPS forme des étudiants bacheliers pour devenir des enseignants d’EPS de niveau III pendant 5 années consécutives. Pendant les deux premières années, les étudiants auront droit à l’enseignement de tous les sports pratiqués lors des examens officiels et même plus, à savoir le football, le rugby, le handball, le basketball et le volleyball dans la catégorie des sports collectifs. Quant aux sports individuels, il existe trois sous-catégories :
-le sport d’expression gestuelle : la gymnastique (dont le trampoline figure parmi les exercices) et la danse
-le sport de combat et de duel : le judo, le karaté et le tennis
-le sport d’endurance ou de vitesse : l’athlétisme (course, lancer et saut) et la natation
Mais à part la pratique sportive, le département EPS de l’ENS enseigne aussi à ces étudiants les autres matières associées au corps humain qui ne concerne pas que le seul corps physique. Ainsi, en tant que normaliens, ces étudiants devraient d’abord être des exemples pour la société et savoir ainsi vivre sans difficulté même dans un autre « monde » où leur profession les affecterait. Pour cela, le cours d’anthropologie est enseigné dans le département EPS dès la première année. L’anatomie, la physiologie, la psychologie et la biomécanique s’ajoutent à la liste des matières pour acquérir plus de connaissances concernant le corps humain. Quant à l’enseignement proprement dit, les cours de didactique forment les étudiants pour devenir des enseignants compétents. Au fur et à mesure, quelques matières s’ajoutent et d’autres sont éliminées. Mais les matières écrites prennent de l’importance en fonction de l’année d’étude. Dès la troisième année, les étudiants devraient choisir leurs spécialités : un sport collectif + un sport d’expression gestuel + un sport de duel et un sport d’endurance ou de vitesse. En quatrième année, l’étudiant ne pratiquerait plus qu’un sport collectif et un sport individuel (selon sa mémoire de fin d’étude).

Bizutage et baptême

L’ENS étant une école de formation pédagogique, elle accueille différentes catégories de personnes, notamment de nouveaux bacheliers, des fonctionnaires de l’Etat et des militaires et de toutes les origines (dans toutes les Régions de la Grande Ile) et même des étrangers. Dans le cadre de leurs études, les étudiants pratiquaient à l’origine « le bizutage », un parcours auquel les nouveaux devraient se plier en effectuant un trajet dont les conditions sont presque insupportables. L’idée est de forger l’élève à faire face au danger et à persévérer dans n’importe quelle situation. Ce sont leurs aînées dans les années d’études qui les entrainent d’abord pendant quelques jours avant le jour-J du bizutage. Intégré dans le département par un étudiant de formation militaire, cette pratique est désormais interdite dans l’établissement. Pourtant, la tradition de l’école était de marquer l’entrée de chaque promotion par cette tradition. Ils ont aussi exercé cette pratique pour forger le caractère des élèves et leur enseigner l’esprit de cohésion de groupe. Ainsi, pour marquer celle des nouveaux étudiants dans le département, les responsables de l’école ont remplacé le bizutage par un simple baptême depuis l’année universitaire 2011-2012. Et à part les différentes activités au sein de ce département, chaque promotion crée des évènements particuliers ouverts à tout le monde qui entrent toujours dans le cadre de leur formation tels le « cross de masse » 1 et 2, l’élection miss EPS et beaucoup d’autres. Pour le moment, le basculement de l’ENS dans le système Licence-Master-Doctorat (LMD) d’ici quelques années semble influencer déjà la motivation des étudiants dans leurs initiatives à créer des évènements ensemble.

Vahatra Ny Aina