Invité pour un débat radio, le Maire « Zidane » de la commune d’Andohan’Ilakaka a préféré tailler sa route face aux critiques des journalistes. C’était jeudi dernier et en réponse, il a fait couper le courant électrique et enlever le compteur de la radio en compagnie des agents de la société privée d’électricité de cette petite ville, avant-hier.

Selon l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme : « tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».Cette déclaration est apparemment peu respectée dans notre pays, puisqu’elle dévie les intérêts personnels de certaines personnes, et bien sûr, de ceux qui sont au pouvoir. Jeudi dernier, le maire ainsi que les autres candidats lors de la dernière élection municipale,  ont été les invités d’une émission de débat de la station radio locale dénommée « Jupiter ». Les thèmes abordés ont trait avec la propreté, de la gestion des ordures et de l’électrification de la petite ville. Il faut dire que ces sujets débattus relèvent effectivement de la compétence du premier magistrat d’une commune et dans toute l’île, un des premiers défis d’un maire est bien sûr de rendre propre les rues, ruelles ainsi que les autres infrastructures nécessaires au bien-être de la population. Andohan’Ilakaka n’échappe pas à ce problème d’assainissement, ce qui rend intéressant pour ses habitants ce débat radiodiffusé. De même pour le volet sécurité qui est devenu, en l’espace de quelques années, un autre problème majeur de la population mais dont la solution débute par la mise en place de projet d’éclairage public. Pour Ilakaka, c’est une société privée qui offre ce service, comme c’est le cas dans de nombreuses localités où la Jirama fait défaut.
Pour en revenir à l’émission de la radio Jupiter, l’évolution du débat n’a pas plu à Monsieur le Maire et lui a même provoqué une grande colère au point de concocter une vengeance implacable qui va clouer définitivement le bec des journalistes de cet organe de presse.
Ce qui fut chose faite, avant-hier vers 13h, et ce, en plein journal parlé !

Taxe communale
Au moment du journal de midi, le maire accompagné des agents de cette société privée d’électricité ont déboulé dans le studio de cette radio pour couper l’électricité de la station radio et démonter le compteur.  Ces envoyés … « spéciaux » ont déclaré que les journalistes de cet organe de presse ont lancé des diffamations à l’encontre de cette société et par conséquent, la radio Jupiter ne mérite plus de bénéficier le service offert. Pour arriver à leurs fins, les journalistes et techniciens ont été bousculés tout en recevant des menaces et effectivement, la radio a cessé d’émettre. Mais pour ces derniers, il s’agit en premier lieu de bafouer le droit de la population d’Ilakaka à l’information, à sa liberté d’expression et d’opinion. D’un autre côté, la station radio avance avoir honoré en temps les factures délivrées par la société privée d’électricité et ainsi, il n’y a aucune raison de le priver de cette source d’énergie. Par conséquent, Radio Jupiter porte plainte pour abus de pouvoir contre le Maire d’Andohan’Ilakaka et pour coupure abusive contre le fournisseur d’électricité. En même temps, les « ray aman-dreny » de la commune se sont réunis pour soutenir l’organe de presse et lancent un ultimatum de 72 heures pour rétablir l’électricité. Mieux, la population réclame maintenant le paiement de la taxe communale de 3% que la société d’électricité n’a pas payé depuis 16 ans.

J.L.R – Anna Ra.