Les foroches sont des jeunes adolescents délinquants d’Antsiranana, en principe, âgés de 14 à 18 ans. Le manque d’affection parentale, la pauvreté, et le manque de moyens financiers ainsi que les angoisses du quotidien ont poussé ces jeunes à quitter l’école très tôt pour devenir des bandits de quartier dans un premier temps. Par la suite, ils ont détroussé les  habitants du centre ville de Diégo-Suarez et attaqué des établissements scolaires afin d’empêcher les autres élèves de travailler. Nombre d’entre  eux ont déjà été traînés devant la Justice et certains ont été écroués à la maison de force de Tsiafahy même. Et pourtant, cela n’a pas empêché d’autres foroches de commettre d’autres actes de banditisme, toujours à Antsiranana, si les stratégies concoctées par les forces de l’ordre n’ont pas abouti à faire disparaître le phénomène. Justement, face à l’ampleur des dégâts causés par les foroches au sein de la société, d’autres approches ont été élaborées, notamment en termes de formation professionnelle.

Réinsertion sociale
Ainsi, la Société d’études, de construction et de réparation navales (Secren) et le Bureau international du travail (Bit) ont élaboré  un plan d’action pour ces jeunes délinquants de la capitale du nord. La Secren est l’entreprise-phare de cette région septentrionale de Madagascar et bénéficie d’une situation stratégique sur le passage de l’une des plus grandes voies maritimes et se trouve à proximité de la zone de pêche. Son chantier s’étend sur près de 400 000 m² et comprend plus de 11 ateliers abritant les spécialités nécessaires à la réparation et la construction navale. Il emploie environ 850 personnes dont plus de la moitié pour l’activité de réparation navale. D’un autre côté, le Bit conçoit des modules de formation en éducation à la vie familiale et en éducation en matière de population. D’où cette convention de partenariat entre les deux parties qui a été signée ce mardi 02 août, laquelle consiste en la formation d’enfants et de jeunes des quartiers. Ce projet pourra permettre aux foroches de mieux se familiariser avec la vie active. A la fin de la formation, ils seront réintégrés au sein de la société et peuvent redynamiser les réseaux d’honnêteté, d’intégrité et de la réinsertion sociale de ces jeunes dans la communauté. Ils peuvent également prévenir et conscientiser à l’avance les jeunes. Le coût de la formation s’élève à 14 000 dollars.

Anna Ra.