Grande interview – José Andrianoelison – « L’exaspération généralisée peut aboutir au renversement du régime ! »
José Andrianoelison est le plus jeune ministre de toute l’histoire des Républiques de Madagascar mais aussi une des figures emblématiques et un des grands stratèges de l’équipe de l’Amiral Didier Ratsiraka. Revenu définitivement au pays, José « Kely » n’a pas mâché ses mots face à la conjoncture actuelle.
Madagascar Matin : La situation au pays ne cesse d’empirer de jour en jour, alors que nous ne sommes qu’à la moitié du mandat du président Hery Rajaonarimampianina. D’après vous, quelles sont les failles de ce régime ?
José Andrianoelison : A mi-mandat, force est de constater que le président de la République n’a pas respecté les engagements d’ouverture, de réconciliation et de bonne gouvernance qu’il a annoncés lors de son discours d’investiture. Que la forme de ce discours ait été brocardée à juste titre, à l’époque, relève de l’anecdote et n’enlève en rien l’espoir suscité par des propos pragmatiques. Mais l’attitude affairiste, sectaire et belliqueuse du président et de son entourage a installé un climat de défiance non seulement entre ce pouvoir et son peuple mais aussi entre ce pouvoir et ses partenaires. L’incohérence des décisions se dispute à l’irresponsabilité dans leur motivation et à l’arrogance dans leur application. Les exemples peuvent être cités à foison. Mais l’absence d’une ligne de conduite claire et consensuelle concernant le traitement du commerce des bois de rose – mode d’apurement du passé et gestion de l’avenir – en est une illustration flagrante.
Pour utiliser une image empruntée à un ami, s’il est trop utopique d’exiger de ceux qui nous gouvernent d’avoir un cœur qui bat à l’unisson de ceux qu’ils dirigent, qu’ils essaient au moins d’avoir un rythme de temps en temps en phase avec le leur !
M.M : L’économie du pays ne décolle pas deux ans après le retour à l’ordre constitutionnel et le côté social n’est pas mieux et les trafics de richesses naturelles n’ont jamais été aussi prospères. Y-a-t’il à espérer pour l’avenir ou au contraire faut-il se résigner dès maintenant ?
J.A : Je suis convaincu que c’est justement en face du chaos actuel que les Malagasy ont l’opportunité de puiser dans la richesse de leurs traditions, les valeurs qui leur permettront d’assimiler et de profiter de manière durable de la mondialisation. La conscience d’être les gardiens ou usufruitiers d’un capital naturel exceptionnel n’a jamais été aussi forte parmi la population. Par ses réactions parfois désordonnées, elle démontre qu’il doit y avoir un lien entre l’exploitation durable de ces ressources naturelles et le développement du capital humain. C’est le moment opportun pour monter une coalition entre la population et ses leaders pour défendre l’intérêt général face aux intérêts particuliers. Les échanges que nous comptons promouvoir à travers la plate-forme apporteront une infime contribution à ce grand dessein.
M.M : Face aux dérives du régime, du fait que ce dernier n’écoute plus la voix du peuple – le cas de l’exploitation de Soamahamanina ou encore le code de la communication qui devrait être promulgué dans la semaine, est-ce que 2018 est une date encore imaginable ou devrions-nous nous attendre à un nouveau soulèvement populaire ?
J.A : L’exaspération généralisée peut en effet aboutir au renversement du régime avant le terme prévu pour les renouvellements de mandat par la Constitution. Avec le satisfecit de l’accès du pays à la Facilité Elargie de Crédit, le prétexte fallacieux d’absence de financement extérieur ne pourra plus cacher les impérities et les incohérences du pouvoir. Mais il n’est pas souhaitable qu’un nouveau soulèvement populaire se solde comme les précédentes par des espoirs déçus faute d’une préparation de la relève. Et il est absolument à éviter si le prix à payer était le sang d’un seul de nos compatriotes. Le soutien du peuple à un changement ne s’exprime pas uniquement par les urnes ou par un soulèvement.
M.M : La plate-forme Ceres a été particulièrement active durant les moments difficiles vécus par le pays, la création de cette nouvelle plate-forme que vous venez de réaliser avec quelques hommes politiques, relève-t-elle de la même préoccupation ?
J.A : Le Ceres a été créé avec feu Rakotovao Razakaboana et d’autres pour que l’alternance Zafy/Ratsiraka ou 2ème République/3ème République se fasse en douceur et avec comme seul point de mire l’intérêt national. Il est vrai que les membres du Ceres ont eu des activités politiques même si le Ceres est une association régie par la loi 60-133. Certains comme Ranavela Charles ont été dans le noyau dirigeant du SFFF avec feu Germain Rakotonirainy, groupe catalyseur de l’empêchement du président Zafy. Mon erreur en tant que président a été d’engager le Ceres dans les élections législatives qui ont suivi le retour du président Ratsiraka au pouvoir, l’association a perdu en partie son caractère d’ouverture et il est heureux que l’actuelle présidence ait remédié à cela. La plate-forme imaginée par Tata Ambroise , Harotsilavo Rakotoson et moi-même se veut un créateur d’espace de dialogue où les Malagasy confrontent leurs idées et leurs vécus respectifs et où chacun trouve un « plus » immédiat et pratique compatible avec l’intérêt commun ou général. Tant mieux si ces échanges sont de nature à permettre une meilleure gouvernance tout de suite, si les tenants du pouvoir ont de la condescendance et y prêter attention! De toute façon, les apports des participants seront à disposition de ceux qui croient qu’ils ont comme destin d’être un « leader » dans ce pays à quelque niveau ou secteur que ce soit.
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