Le vase a débordé depuis belle lurette concernant la situation d’insécurité qui n’épargne ni les agglomérations urbaines, ni les villages de campagne, ni les hameaux de brousse. Le drame de Nosy-Be a pourtant poussé encore plus loin le bouchon en plaçant Madagascar de façon peu flatteuse dans l’actualité internationale. L’émotion en Europe produit immédiatement des effets pervers sur la fréquentation « destination Madagascar », un recul consécutif à des désistements et un reflux des intentions de faire un pour dans le pays. Chacun se souciant en premier lieu de voir midi à sa porte, le ministre du Tourisme s’alerte des effets de l’insécurité dans le secteur dont il a la charge, et lance l’alarme afin que chacune et chacun se responsabilisent et adoptent des mesures en conséquence. 
En conséquence Jean-Max Rakotomamonjy a rapporté l’affaire au Conseil de gouvernement. Il est temps, plus que temps, de l’avis du ministre du Tourisme, que l’on s’attaque au banditisme et en ce qui concerne le tourisme, la lutte contre l’insécurité nécessite des mesures d’urgence, encore plus face au risque de louper totalement ce qui aurait dû être la haute saison. Le gouvernement semble avoir épousé cette vision et a fait sienne la nécessité de tenir une sorte d’Etats Généraux pour établir un plan de guerre contre l’insécurité. Si l’on se réfère au lieu pour tenir cet atelier, Nosy-Be, c’est sûrement pour le symbole que représente ce haut-lieu de tourisme et pour allumer un contre-feu efficace sur le plan de la communication, destination Madagascar ayant pour le moment mauvaise presse. 
Il ne faut pourtant pas se faire d’illusion, le tourisme, bien qu’il réserve à certains endroits des îlots de luxe préservés au milieu d’un océan de pauvreté banale, ne saurait trouver de solution particulière à lui seul concernant la sécurité. Le gouvernement a quasiment trouvé un unisson sur la question, et c’est ainsi qu’il déléguera à cet atelier de réflexion et de préparation nombre de ses membres. Y sont conviés évidemment les opérateurs en tourisme et y seront discutés sans doute des sujets autres que le retour à la sécurité pour relancer le tourisme. 
Cet unisson au sein du gouvernement pour prendre à bras-le-corps, et prendre l’occasion et le temps de réflexion afin d’éviter les précipitations et les initiatives spectaculaires feux de paille, permettra, il faut l’espérer, de servir de locomotive pour enclencher une guerre totale et efficace contre l’insécurité.

Léo Raz