Filière ravintsara – Vers la mise en place de traçabilité
A 200 euros le kilo sur le marché international pour l’huile essentielle de « ravintsara », cette filière offre une opportunité pour ceux qui veulent s’y investir. Pour mieux se placer dans le marché international, la traçabilité est impérative. C’est l’une des raisons qui a incité la plateforme nationale de cette filière à mettre en priorité la traçabilité de ces produits. « A part cela, l’huile essentielle est fonction du caractéristique du sol. L’huile essentielle de « ravintsara » de Manakara est différente de celle d’Andramasina ou de Belobaka » annonce la présidente de la plateforme. Ainsi, la plateforme est en train d’élaborer la carte sur la filière.
Filière porteuse
Le marché est encore vaste. L’offre n’arrive pas à suivre la demande. D’après la présidente de la plateforme nationale de la filière, l’Union européenne est demandeur de 600 tonnes d’huile alors que la Grande île n’arrive à produire que 120 tonnes. L’huile essentielle de « ravintsara » est un produit à mille vertus. Elle est un stimulant cardiaque et respiratoire très actif, anti infectieux, anti-bactérien, anti-viral, neurotonique, calmant et antalgique des douleurs rhumatismales, tonique, décontractant musculaire.
L’investissement dans la plantation est faible au début de la plantation. Le jeune plant de ravintsara est vendu actuellement à 1000Ar. Le planteur aura plus de 50 ans à cueillir les feuilles alors que la production se double tous les 2 ans. A la troisième année, un pied peut donner 1kg de feuilles, puis à la quatrième année, 2 kg de feuilles, puis au 5ème année, 4kg de feuilles et ainsi de suite. La récolte peut se faire deux fois tous les ans. Le prix de kilo au producteur est de 500Ar actuellement.
Bio
ODADI ou organisation d’appui au développement intégré travaille avec la plateforme pour l’appui aux paysans. Ainsi, l’organisation cherche des débouchés, fournit les jeunes plants de ravintsara aux paysans et achète les feuilles au moment de la récolte. Elle dispense aussi des formations à ces paysans. A part cela, la plateforme dispense aussi des formations à ceux qui sont dans le secteur et ceux qui veulent y entrer. « La technique de plantation et de production doivent suivre les exigences nécessaires pour garder les produits biologiques. Ainsi, il est interdit d’utiliser l’eau de la JIRAMA, des produits chimiques. Tout doit être bio, car à la fin de la chaîne les produits vont accumuler les éléments utilisés dans toute la chaîne de production » explique la présidente de la plateforme.
Séduits par les opportunités offertes par la filière, les OPEA ou jeunes opérateurs agricoles installés dans la Région Bongolava rejoignent la plateforme. « Nous avons de vastes terrain mis à notre disposition. Pour ma part, j’ai 5 ha dont la moitié sera plantée de ravintsara. Ceci pour accroître d’abord mes revenus mais aussi pour participer à la protection de l’environnement. Nous allons sensibiliser les autres promotions de jeunes agriculteurs dans la Région Bongolava » annonce l’un des OPEA.
La plateforme fait appel à toutes les entités concernées par cette filière allant des ingénieurs agronomes, chimistes, médecins tradipraticiens, pédologue, pharmacologue, biochimie…à les joindre pour que la filière soit multidisciplinaire.
Recueillis par FR