Des missionnaires de la Sadc sont de nouveau dans nos murs pour essayer, sûrement, d’évaluer la situation qui prévaut à Madagascar. Il faut dire que la contestation de ce régime est à son comble et selon certains observateurs, il suffirait d’une étincelle pour que tout explose de nouveau.

L’économie de Madagascar est toujours en souffrance avec une croissance proche du néant, sinon négative pour certains secteurs. Bien que le pays ait retrouvé l’ordre constitutionnel après la tenue des élections dont les présidentielles et les législatives cumulées, les communales, et les sénatoriales, la situation du pays n’est pas prête de s’améliorer. Pire, la pauvreté touche la plupart de la population avec une dégradation des conditions de vie : insécurité permanente, délestage et de nombreux autres fléaux, et ce, malgré l’aide reçue des partenaires techniques et financiers, ainsi que celle de la part des bailleurs internationaux comme le Fonds monétaire International (Fmi), la Banque mondiale ou encore l’Union européenne (Ue). Les problèmes ne cessent de se succéder mettant à mal la légitimité du régime actuel aux yeux des citoyens et des acteurs locaux si on ne cite que les derniers évènements qui ont secoué le pays, dont l’affaire Soamahamanina et celle ayant mis sur le banc des accusés, trois inspecteurs généraux de l’Etat. On note également les diverses mobilisations et revendications ici et là telles que l’ultimatum adressé au régime par certains partis politiques de l’opposition et même les avertissements répétés de certaines confessions religieuses.

Missive incendiaire

La Southern African Development Community (Sadc) qui s’est fortement impliquée dans le processus destiné à ce retour à l’ordre constitutionnel a, de nouveau, envoyé une délégation conduite par l’ancien président du Mozambique, Joaquim Chissano à Antananarivo. Cette mission a débuté ce dimanche 14 août et est prévu durer 5 jours. Ce médiateur principal de la Sadc et son équipe ont pour mission d’examiner l‘évolution du processus de sortie de crise à Madagascar. Ce jour, Joaquim Chissano sera reçu par le président de la république mais apparemment, l’homme n’a pas de rendez-vous et de rencontres avec d’autres acteurs politiques, notamment ceux de l’opposition, ni avec les anciens chefs d’Etat. Pour les simples citoyens, on avoue ne pas comprendre son arrivée d’autant que sa présence ne va pas donner un coup de pouce à l’économie du pays, encore moins à arrêter la vente des terres malgaches aux étrangers ! D’un autre côté, on imagine mal que ce dernier va tenir compte de la missive incendiaire délivrée par la dernière conférence des Evêques catholiques de Madagascar.

Anna Ra.