Hier s’est tenu le lancement officiel du projet de promotion de la bonne gouvernance et des droits de l’Homme dans le secteur extractif à Madagascar. Ce projet a vu le jour suite à l’initiative du Search for Common Ground (Sfgc), financé par l’Ambassade de la Grande-Bretagne et appuyé par l’Ambassade des Etats Unis à Madagascar. Le fait est que les connaissances des acteurs dans le secteur minier à Madagascar sur les principes volontaires sur la sécurité et les droits de l’Homme ainsi que sur les principes directeurs des Nations Unies sur les entreprises et les droits de l’Homme sont encore moindres. Ainsi, pour une durée de six mois et ce depuis le mois de juillet dernier, la Sfgc contribuera à travers ce projet à une meilleure compréhension de ces principes et donnera des instructions concrètes dans leurs réalisations tout en garantissant le respect des Droits de l’Homme. Le but étant de favoriser en premier les réponses locales et nationales aux questions liées aux ressources naturelles et ensuite améliorer l’échange d’informations sur les principes volontaires sur la sécurité et les droits de l’Homme.

Processus inclusif et volontaire

Actuellement et pour son lancement, le projet se concentre sur deux grandes régions minières déjà touchées par des exploitations à savoir la région Alaotra Mangoro et la région Anosy. Ces deux régions abritent en effet les deux plus grandes exploitations minières du pays à savoir Qmm et Ambatovy. Ces deux compagnies se sont déjà engagées avec la Sfgc et les communautés de ces régions à contribuer à la gestion pacifique des conflits qui résulteraient des exploitations faites sur place. Pour la réussite d’un tel projet, plusieurs acteurs se sont associés et ont été invité à participer à l’initiative à savoir des organisations de la Société civile malgache et internationale, les forces de l’ordre, les autorités étatiques dont le ministère des mines, les représentations diplomatiques à Madagascar et surtout les compagnies minières et pétrolières travaillant à Madagascar. Le projet se base également sur le volontarisme des compagnies minières car il ne s’agit en aucun cas d’une obligation pour ces dernières. S’inspirant ou plutôt similaire aux principes de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (Rse) mais intégrant le respect des droits de l’Homme, la Sfgc va donc insister sur la responsabilisation des compagnies avant, pendant et après leurs exploitations et ce vis-à-vis de la population touchée par ceux-ci. Des consultations au niveau de la population concernée seront encouragées et la réparation des dommages causés par les activités extractives devrait devenir un reflexe inné pour ces compagnies. C’est en effet le plus grand problème des exploitations minières à Madagascar et qui est à l’origine des contestations de la population. Ces derniers sont mis devant le fait accompli lorsque les permis d’exploitation et environnementaux sont accordés aux compagnies. Toutefois, avec l’appui de l’ambassade britannique, il y a assez d’espoir et y intégrer le respect des droits de l’Homme reste la preuve d’une avancée considérable.

Ny Aina Rahaga