Partout dans le monde, la couleur des prochaines élections est annoncée et tout le monde sait déjà à peu près ce qui va se passer d’ici quelques mois. A peu près car on ne peut jamais déterminer à l’avance les résultats des élections, sauf bien sûr à Madagascar. Si en France, l’année prochaine marquera sans doute le retour de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, les Américains eux n’attendent plus que novembre pour se prononcer, décider de qui d’entre Hillary Clinton ou de Donald Trump occupera la Maison blanche pour le mandat à venir. En ce qui concerne Madagascar, notre tour viendra en 2018 sauf bien suûr changement de programme. Dans le cas où tout se passe bien d’ici là, il est clair que tout le monde se liguera contre le régime actuel, sans trop y croire toutefois. C’est dans cette logique que l’opposition marche actuellement. Ailleurs malheureusement, ils ne peuvent jouer ce double jeu que jouent nos politiciens. Comme des dominos, ils ont deux côtés et dépendant du côté qui apparaîtra, ils n’auront aucun problème à s’aligner. Contrairement aux républicains qui ne seront jamais des démocrates tout comme ceux de la droite qui ne sera jamais du centre ou de la gauche.

Mais ce jeu a son inconvénient car à force d’aligner les dominos, on sait très bien que si un seul tombe, tout le reste suivra inévitablement. D’ailleurs, cela se vérifie bien dans les réalités actuelles dans le monde politique. Le 8 novembre prochain comme nous l’avons dit, Hillary Clinton et Donald Trump s’affrontent à l’élection présidentielle américaine. Mais à la même date se tiendront aussi les élections pour le renouvellement des membres de la Chambre des représentants et aussi le tiers du Sénat des Etats-Unis d’Amérique. Il va sans dire que le parti républicain, majoritaire dans les deux Chambres jouera pour son avenir ce jour-là, avec comme principal « atout » Donald Trump. Pourtant, les sondages donnent actuellement Hillary Clinton victorieuse face au milliardaire, qui n’a cessé de cumuler les faux pas et mauvaises déclarations, dans la course à la Maison blanche. Et la baisse de Donald Trump semble avoir un impact direct sur les résultats dans les sondages des candidats républicains au Sénat. En effet, « dans huit Etats où le magnat de l’immobilier a perdu en moyenne 3,3 points dans les sondages, les candidats de son parti au Sénat ont perdu 2,8 points du 3 au 15 août », avait démontré FiveThirtyEight, un média américain spécialisé dans le journalisme de données. Un candidat faible pénalise irrémédiablement une éventuelle majorité de son parti et peut même l’entrainer dans sa chute. Surtout qu’en général, les électeurs américains votent pour le même parti que ce soit au Congrès ou à la présidence. « C’est lié à un phénomène très connu en science politique américaine, le « coattail effect » ou le « down-ballot effect ». Cela signifie qu’un candidat à la présidentielle fort va entraîner avec lui des candidats de son parti au Congrès. Inversement, un candidat faible pénalise une éventuelle majorité de son parti ». Cette théorie est tout aussi valable à Madagascar et il nous a été donné une démonstration à chaque fois, sauf cette fois ci bien sûr. Lorsque le Tim était au pouvoir, les candidats du parti présidentiel étaient eux aussi forts lors des élections.

Cette théorie du domino marche donc bel et bien et pour le cas de Madagascar en ce moment pourrait permettre de la confirmer ou de l’infirmer. Bien sûr, nous n’aurons pas d’ici 2018 des élections à suffrage universel direct mais le mécontentement de la masse populaire semble aussi avoir des répercussions non pas seulement sur le plus haut dignitaire de l’Etat mais aussi sur ses collaborateurs. Partout on entend que des élections devraient être organisées et que le parti présidentiel devrait démissionner et laisser la place à d’autres. Chaque jour qui vient est la garantie que quelqu’un d’autre dira non à ce parti et incitera la population à demander qu’il quitte sans condition et immédiatement le pouvoir. Mais le fait est que si un seul de ces dominos, si bien aligné sur le premier, tombe, toute la structure tombera avec, sans exception. Espérons pour eux qu’il n’y en aura pas un seul qui  chute, car la chute sera inévitable pour tous, et ils sont nombreux à s’être alignés, comme des dominos.

Ny Aina Rahaga