Dans le cadre de sa visite à Madagascar qui s’est achevée, hier, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) a effectué plusieurs visites auprès des autorités malgaches. Ce fut le cas de la Chambre haute du parlement où Jose Graziano da Silva s’est entretenu avec son président Honoré Rakotomanana avant son départ pour l’Ile Maurice. Le sujet principal évoqué par les deux parties, lors de cette rencontre, était la situation de la partie Sud de la Grande île. Pour rappel, cette partie de Madagascar est gravement touchée par l’insécurité alimentaire. En effet, presque 700.000 personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire sévère dans la partie sud de l’île selon les statistiques données par le Programme Alimentaire Mondial (Pam). Et parmi ces 700.000 personnes, plus de la moitié ne bénéficieraient d’aucune assistance, ni de la part d’organisations internationales ni même de la part de l’Etat malgache. A cet effet, le Dg de la Fao avait participé à une table ronde axée sur ce problème d’insécurité alimentaire dans le sud.

Engagement

Toutefois, après avoir plaidé la cause de ces déshérités du Sud de Madagascar, Jose Graziano da Silva reste optimiste. Selon ce dernier, malgré la gravité de la situation actuelle, « celle-ci connaitra un changement dans une semaine avec la fin de El Niño et l’arrivée de la Niña. Cette dernière apportera beaucoup de pluies pour le Sud pendant trois mois et sera une opportunité pour les paysans de se remettre à la culture. » Mais cela ne dépendra que des engagements de l’Etat et de la volonté des dirigeants pour que la situation s’améliore ou non. Le fait est que même malgré l’arrivée de la pluie, toujours selon le directeur général de la Fao, si les dirigeants ne s’activent pas pour faire que l’eau de pluie soit retenue, la condition des habitants du sud de Madagascar ne s’améliorera jamais. Le fait est que la mise en place d’infrastructures de ce genre engendrerait des coûts certains pour l’Etat malgache, ainsi qu’énormément de ressources et de  techniques. Pourtant, l’on sait pertinemment que l’Etat affecte très peu de ressources dans les investissements. Et comme pour confirmer ceci, le président du Sénat n’a eu comme réponse que de souligner « le retour effectif de Madagascar dans le concert des Nations ». Pourtant, Jose Graziano da Silva a soulevé l’importance du rôle du Sénat dans cette lutte ainsi que la nécessité de création d’un front parlementaire. Le sud de Madagascar devra donc se préparer à vivre ou survivre encore un peu plus à sa situation actuelle car la réponse des dirigeants reste toujours la même.

Régis Kabary