Exploitation chinoise à Mananjary – Simple déménagement !
Vatovavy Fitovinany croyait être libéré de ces exploitants chinois dans la filière or qui n’avaient finalement aucune autorisation pour le faire. C’était sans compter sur leur ruse et finalement, ces derniers se sont installés dans une autre commune du même district ! Après Vohilava donc, ils sont maintenant à Marokarina, prêts à polluer l’eau, l’air mais aussi faire tonner des armes à feu.
Suite à l’expulsion des chinois qui exploitaient une mine d’or à Mananjary (voir notre édition du 30-08-16), la population d’Ambodinato pensait être tranquille une bonne fois pour toutes. En effet, les autorités sur place avaient procédé à l’expulsion de ces étrangers ainsi qu’à la confiscation de leurs matériels devant servir à l’exploitation. Toutefois, cette initiative des autorités laisse des questions en suspension du fait que la décision n’a été prise que suite à une manifestation et une réponse violente des habitants de la commune. En effet, ces derniers ont lancé un ultimatum de cinq jours aux chinois pour déguerpir sans quoi ils se chargeraient eux-mêmes de les faire partir. C’est dans ces circonstances que les responsables étatiques et les autorités se sont empressés de fermer l’exploitation aurifère de ces chinois qui ne bénéficiaient ni d’un permis minier ni d’un permis environnemental tout en « mettant à l’abri » leurs affaires. Mais comme on l’a soupçonné, il s’agissait d’une manœuvre afin de leurrer la population car, en fait, il n’est question que d’un simple déménagement. En effet, alors que l’expulsion a eu lieu lundi dernier, dès le lendemain, les Chinois en question ont été retrouvés cette fois dans la commune de Marokarina, toujours à Mananjary.
Continuation
En plus de cela, les matériaux utilisés pour leurs travaux, soi-disant confisqués, ont été retrouvés cachés dans l’eau. Mis en connaissance de l’affaire, le chef de Région de Vatovavy Fitovinany est venu demander les autorisations dont devraient normalement disposer les chinois, ce que bien sûr ceux là n’avaient pas. Ainsi, ces derniers ont déclaré que les papiers en questions se trouvaient à l’étranger, et non en leur possession. Chose tout à fait incompréhensible et ridicule que ce soit du plan juridique ou seulement du plan pratique. Les autorisations données pour ce genre d’exploitation devraient en effet rester entre les mains des investisseurs à tout moment. Le fait est que ces chinois prévoyaient donc la continuation de leur activité très prochainement. D’ailleurs, en quittant la commune d’Ambodinato, ces derniers ont tiré des coups de feu en l’air afin d’intimider la population et peut être donc les préparer à un retour imminent. En ce qui concerne les habitants de la commune de Marokarina, ces derniers prévoient déjà de manifester contre l’installation de ces étrangers sur leurs terres. Le dénouement de cette histoire est donc très attendu, pour confirmer, une bonne fois pour toutes, la mainmise des chinois sur les terres malgaches et surtout sur notre sous-sol si riche ou au contraire être le précédent qui permettraient à de nombreux malgaches de récupérer leurs terres notamment celles de Soamahamanina ou encore d’Ambohidratrimo.
Régis Kabary