Comme toujours, la réponse du berger à la bergère n’a pas tardé. On se rappelle lors de la première manifestation du mouvement « Mitsangana ry Malagasy », le parti présidentiel leur a donné la réplique quelques jours après. Cette fois encore, après le franc succès qu’a connu le mouvement lors de sa seconde réunion samedi dernier, le président du parti Hery Vaovao ho an’i Madagasikara (Hvm) n’a pas pris son temps pour réagir. Pour comprendre, le mouvement « Mitsangana ry Malagasy » a, depuis sa création, exigé la démission immédiate du président de la République ainsi que du gouvernement dans son ensemble. Ceci pour l’organisation d’une élection présidentielle anticipée, nécessaire selon eux, vue la situation actuelle du pays. A ces propos, l’ex-super ministre et non moins toujours président du parti Hvm a répondu que les élections présidentielles ne datent que d’à peine deux ans. Pour ce dernier, le mouvement « Mitsangana ry Malagasy » ne fait qu’ « un abus de démocratie » en réclamant sans cesse la démission du président de la République. Le peuple s’était clairement exprimé lors de la dernière élection et surtout parce que les ténors de ce mouvement ne sont autres que ceux qui ont perdu lors de ladite élection.

Confusion

Malgré tout, ce dernier a admis que la pauvreté est bien réelle à Madagascar, contrairement à ce que le régime a affirmé, il y a quelque temps, en réclamant des preuves du fait que les Malgaches sont pauvres. Cela prête quelque peu à confusion car le motif sur lequel se basent les requêtes du mouvement « Mitsangana ry Malagasy » est principalement cette pauvreté insoutenable qui touche plus de 90 % de la population malgache actuellement. Une situation qui perdure depuis l’accession du Hvm à la tête de l’Etat et ne fait que s’empirer, selon la constatation de la société civile, de l’église et de la population en général. Or, le premier souci que devrait avoir les dirigeants, devrait être la prospérité du peuple et du pays en général. Ainsi, il semble que le parti présidentiel cherche à nier l’évidence même et que malgré la pauvreté accrue des Malgaches, ces derniers apparaissent déterminés à poursuivre le mandat actuel et le mener à terme. Les différentes contestations et réclamations qui viennent de toutes parts, resteront donc sans conséquence si l’on en croit le parti présidentiel. Considérant que les réclamations d’un peuple mourant constituent un abus de démocratie, ce qui n’est pas le cas lorsque des éléments des forces de l’ordre descendent en nombre pour contrer les manifestations du peuple.

Régis Kabary