Le tronçon de route allant d’Alarobia à Ambohimanarina sera agrandi en 2×2 voies. Cela ne peut vouloir dire que des habitations, des hangars, des espaces pour les fêtes, des bâtiments, des boutiques, un bassin lavoir et des bornes-fontaines seront rasés pour faire place au bitume !

Il a été adopté en conseil des ministres ce jeudi 1er septembre un décret déclarant d’utilité publique les travaux d’aménagement du tronçon de la route partant du rond-point d’Alarobia-Ivandry passant par la route du Pape jusqu’au croisement d’Andohamandry-Ambodivonikely. En effet, le ministère auprès de la présidence en charge des projets présidentiels, de l’aménagement du territoire et de l’équipement, a fait savoir que des aménagements en 2×2 voies de ladite route seront effectués. Aussi les parcelles de terrains et/ou immeubles longeant la route reliant le 5ème et le 6ème arrondissement de la commune urbaine d’Antananarivo seront acquis par voie amiable ou par voie d’expropriation pour cause d’utilité publique. Ainsi donc, les habitants de ses quartiers seront dépossédés de leurs biens immobiliers et se verront contraints de déménager. Toutefois, selon les dispositions de l’ordonnance 62-023 du 19 septembre 1962 relative à l’expropriation pour cause d’utilité publique, à l’acquisition amiable de propriétés immobilières par l’Etat ou les collectivités publiques secondaires et aux plus-values foncières, ses derniers seront indemnisés en fonction de la valeur de leurs biens et des dispositions prises par les parties concernées par la dite expropriation. Mais bien sûr, si les papiers que ces habitants sont en bonne et due forme !

Rendues en poussière

Notons par ailleurs que malgré les dispositions prises et les indemnités, cette démarche administrative n’est pas sans conséquence. Délestés de leurs biens et parfois pas payés à juste titre, ils sont exploités afin de répondre aux exigences d’une minorité qui se veut représenter les besoins de la communauté. Force est de constater que cette pratique coûte plus à la population qu’elle n’en bénéficie. La question est de savoir si ces personnes seront réellement indemnisées comme la stipule la loi. A Madagascar, des bavures de ce genre se constatent dans chaque projet : des promesses d’indemnités rompues, des expulsés mais aucune infrastructure réellement en vue, des milliers de maisons rendues en poussière mais des habitants qui ne sont pas relogés. En effet, la majorité de ces expulsés n’auront pas, malgré les indemnités, les moyens de s’offrir un nouveau toit. Rappelons que la procédure d’expropriation permet à une collectivité publique de s’approprier des immeubles qui soient construits ou non construits afin de poursuivre un but d’utilité publique. L’expropriation ne peut avoir lieu que s’il y a utilité publique. Ici, la cause d’utilité publique était la construction et/ou l’aménagement d’une route. De ce fait donc, des centaines de personnes seront expulsées de leurs maisons afin de servir ce besoin public. A croire que l’aménagement du territoire semble être la préoccupation majeure du gouvernement avant la misère de son peuple.

J.L.R – Volana S.