A la suite du double meurtre survenu à Sainte-Marie le 21 août dernier, 9 personnes ont été arrêtées d’après les autorités locales. Ces dernières ont fait l’objet d’enquêtes serrées et devraient être déférées au Parquet du tribunal de première instance de Toamasina mais la situation en est tout autre. En effet, une partie de la population sainte-marienne s’oppose à ce déferrement fait à l’encontre de ces présumés coupables et refusent de les laisser quitter la ville. Aussi, pour manifester leurs mécontentements, bon nombre de propriétaires de bateaux refusent même que les autorités locales louent leurs embarcations. Ce refus s’explique par le fait que « leurs amis » pourraient être mis en détention provisoire après avoir passé devant le Procureur de la République. Selon leurs dires, ces personnes soupçonnées ne sont que des victimes et ne sont aucunement coupables de ce double meurtre. Les accusés ne sont donc que la cible de l’empressement des certaines autorités malagasy qui devaient impérativement trouver des boucs émissaires afin de satisfaire les demandes de la justice française. La majorité des inculpations serait donc, selon la population, sans fondement et ne sont que des rumeurs qui semblent avoir alimenté les enquêtes de la gendarmerie.

Menace de descente dans les rues

L’Ile de Sainte-Marie est ainsi en effervescence et les habitants ont manifesté leur soutien aux familles des victimes et même à la diaspora française en participant aux diverses manifestations et marches silencieuses au lendemain du drame. Toutefois, la population dénonce des arrestations abusives et réclame une enquête plus approfondie. Certains soupçonnent même que les investigations menées par la gendarmerie ont été bâclées. L’enquête et les interrogatoires préliminaires sont terminés depuis plus d’une semaine et le procureur de la République du tribunal de première instance de Toamasina a déjà quitté l’île Sainte-Marie. Seulement, les neuf présumés coupables ne sont pas toujours arrivés à Toamasina. Face à cette situation et à ce sentiment d’injustice, des gens envisagent de descendre dans la rue afin de montrer leur mécontentement.

 Volana S.