Si l’Etat fait la sourde oreille sur le calvaire de la population à cause des coupures intenses et intempestives de l’électricité et de l’eau, la banque africaine de développement tire la sonnette d’alarme et invite les dirigeants à résoudre les maux qui rongent la société de l’eau et de l’électricité nationale. « Nous exhortons une réforme urgente et complète de Jirama, la compagnie des Eaux malgaches », déclare Akinwumi Adesina, Premier Président du groupe de la banque africaine de développement. « Les coupures d’électricité s’intensifient et jeudi, tous les quartiers aux environs d’Avaradoha étaient dans le noir du 4h 30 du matin à 10 heures puis de 18h30 à 22h », se plaint un habitant de ce quartier. Presque tous les quartiers de la Ville des Mille et de ses environs sont victimes du délestage et cela coûte à l’économie tout en favorisant l’insécurité.  Si cette situation continue, les petites et moyennes entreprises risquent la faillite tandis que les charges pour les industries et les grandes sociétés augmentent. « Plus de 40% de nos charges sont liés à l’énergie », annonce le Syndicat des industries de Madagascar. Les industriels sont contraints de louer des groupes électrogènes. Ces coûts supplémentaires se répercuteront sans doute aux consommateurs.  Sans énergie, il n’y a pas de développement possible. Les usagers ont espéré qu’avec l’augmentation du tarif, la société nationale de l’eau et de l’électricité améliorera ses services. Contrairement à cela, ils sont victimes de coupures allant jusqu’à plus de 12 heures par jour et qui risquent de s’intensifier étant donné que l’on va entrer dans la saison sèche.

Certes, la société de l’eau et de l’électricité a concocté avec la Banque mondiale, le « Pagose » ou Projet d’Amélioration de la Gouvernance et des Opérations du Secteur Electrique, mais qui dit amélioration de la gouvernance dit transparence. Des audits ont eu lieu à la Jirama et du coup, beaucoup exige à ce que cette société de l’eau et de l’électricité révèle  à la population les résultats de ces audits. Etant donné que la Jirama est une société d’Etat, les contribuables ont le droit de savoir ce qui se passe réellement dans cette société.

Rakotoarivony