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Mardi 16 Décembre 2025

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Nosy Komba – Menace de mort contre la population

Partout dans la Grande Ile, le trafic de bois précieux est devenu un business courant et les exploitations illicites ne concernent plus uniquement le nord-est mais s’étendent sur tout le territoire, et plus particulièrement la partie sud-est et le nord-ouest. Plusieurs forêts, sites touristiques ou parcs ont ainsi subi d’important saccage. Parmi les sites cibles, se trouve le parc de Nosy Komba, une île voisine de Nosy-Be. La situation y est critique et la petite île est complètement dévastée. La population qui vit du tourisme et de l’artisanat, se sent plus que concernée par cette destruction puisqu’elle y puise les matières premières nécessaires. En essayant de stopper le massacre, les habitants sont menacés de mort par les trafiquants.


 

Bois précieux
Nosy Komba est le trait d’union entre Nosy Be, la célèbre île aux parfums, et la grande terre de Madagascar. Le petit bout de terre possède un sommet qui culmine à 622 mètres et revêtu d’une forêt tropicale dense et épaisse, qui lui fait étrangement ressembler à une gigantesque carapace de tortue d’autant que le tout est entouré de rochers volcaniques qui le protègent des eaux coléreuses. Nosy Komba abrite ainsi une faune et une flore riches et variées et au niveau de la mer, ses jolies plages font de la petite île une destination de choix pour les amoureux du farniente et des espaces sauvages. Avec l’initiative des moines capucins durant l’ère coloniale, le site est devenu une station forestière en 1947  et comporte plusieurs arbres précieux qui n’existaient presque pas dans la Grande Ile. « En réalité, le parc de Nosy Komba possède de nombreux arbres issus du monde entier, importés par ces religieux. Mais les innombrables cyclones et tempêtes qui sont abattus sur l’île, les ont partiellement décimés. Les graines d’arbres et de plantes introduites à Antanamonpera proviennent des quatre coins du globe : Vietnam, Gabon, Australie, Philippines, Afrique du Sud, Cameroun, Indonésie et bien d’autres encore », confie une source locale. Et cette diversité des végétaux présents sur  cette île qui attire le plus les touristes. « Rares sont les visiteurs qui viennent ici pour la plage ou bien pour le voyage en mer. C’est la réserve qu’ils viennent admirer et étudier. Des chercheurs étrangers sont même déjà venus ici pour mener des études sur les plantes médicinales », continue t-elle. Sur les 188 espèces de flore tropicale que l’on trouve sur Nosy Komba, 70 types sont des plantes médicinales que les habitants de l’île utilisent. Les villageois de Nosy Komba savent ainsi exploiter les vertus de ces plantes qui sont souvent préconisées par des « Ombiasy », sorte de guérisseurs à la limite de la magie qui souvent, communiquent avec l’esprit des ancêtres. Maux de ventre, grossesses difficiles, rhumatismes, diarrhées et bien d’autres maladies sont traitées à l’aide de ces plantes médicinales qui sont, en général, consommées en décoction.

Détruite à 98%
Actuellement, 98 % de la forêt sont déjà ravagés. «La forêt est réduite  à néant. Des trafiquants inconnus exploitent illicitement les arbres et les transportent en pirogue de l’autre côté de l’île puisqu’ici, le meilleur moyen de transport est les bateaux rapides. Les bois de rose et les palissandres  sont vendus à un prix compétitif », poursuit notre source. Plusieurs plaintes ont donc été déposées aux responsables du site, à savoir le cantonnement du ministère de l’environnement et des forêts mais jusqu’ici, aucune suite satisfaisante n’a été donnée. « Les responsables bouchent les oreilles et ferment les yeux face à ce problème. Nous avons déjà envoyé plusieurs lettres contenant plusieurs statistiques pour les sensibiliser davantage », explique-t-elle. De son côté, la population elle-même a essayé de trouver des solutions : parler face à face avec les trafiquants, mais en réponse, elle a reçu des menaces de mort. « L’exploitation a déjà commencé, il y a déjà deux ans, mais depuis peu, cela s’aggrave. Puisque nous tenons à nos richesses et à nos activités, nous avons essayé de trouver des terrains d’entente. Il y a quelques mois, nous avons reçu des lettres de menaces de mort. Ils les placent partout, sur les pirogues, sur la route, ou sur les portes, s’ils ne visent pas directement une personne. Evidemment, nous avons peur et nous avons stoppé nos requêtes par peur de  conflit ethnique », dixit notre indicateur qui veut protéger son identité par peur d’être menacé une nouvelle fois.

Appel à soutien
Et notre interlocuteur d’ajouter : « Nous faisons appel à tous les responsables concernés d’engager des actions concrètes au plus vite, pour stopper les exploitations illicites des ressources forestières à Nosy Komba ». A noter qu’aucun garde forestier n’est sur les lieux, sûrement un problème de financement qui provoque un problème de moyens financiers. Chaque année, le site accueille jusqu’à 10 à 20 000s touristes mais ce n’est plus le cas ces deux dernières années. Pour cette année, une réduction de 25% du taux de visiteurs est envisagée. « Le problème de gestion forestière provoque, certes, une diminution du nombre de visiteurs mais les problèmes politiques dans la Capitale ont également un grand impact sur le tourisme local. Il y avait, par exemple, le problème de l’Air Madagascar et maintenant les manifestations populaires font peur aux étrangers », dénonce-t-elle.

Menace de disparition d’espèces endémiques
Entre la forêt dense qui la revêt, et les eaux claires qui la bordent, Nosy Komba, déclaré patrimoine national en 2014, abrite une multitude d’espèces tropicales endémiques : makis macacos, caméléons, lézards, serpents, araignées, mais aussi tortues marines, raies, et entre autres dauphins. On dénombre une vingtaine de batraciens et de reptiles différents ainsi que 19 espèces d’oiseaux recensées. « A part les arbres, il existe aussi des espèces endémiques qui sont menacées de disparition à cause de la déficience de la forêt. Pourtant, les touristes des hôtels de Nosy Be y viennent en masse pour y observer les rares lémuriens qui n’existent que dans la Grande Ile, l’arbre du voyageur, l’ylang-ylang, le poivrier, le caféier ou les célèbres makis ». Ceux qui y sont déjà venus, il y a quelques années, sont logiquement désespérés par la situation de la forêt presque dénudée et espèrent que les autorités compétentes prendront leur part de responsabilité pour mettre fin à ce saccage.

Dossier réalisé par Tahiana Andrianiaina

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