Il est rare qu’une canonisation se produise, il y a trop de conditions pour que cela se produise souvent. Certains saints, comme Jeanne d’Arc, ont même mis plusieurs siècles pour être reconnus saints par l’Eglise catholique. Mais moins de vingt années ont suffi pour Mère Teresa. Décédée en 1997, Mère Teresa dite de Calcutta est officiellement devenue « sainte » ce dimanche. Cela s’est fait au cours d’une célébration religieuse menée par le pape François, place Saint-Pierre de Rome où des millions de fidèles se sont réunis pour l’occasion. Le Pape dans son homélie a dit de continuer à l’appeler Mère Teresa, tellement elle est proche de nous, proche des faibles et des pauvres, sans distinction d’origine et de croyance. Cette célébration fait suite au décret de canonisation de la religieuse d’origine albanaise (1910-1997), qui a consacré sa vie à aider les pauvres, signé le 15 mars dernier par le pape François.

Miracles

Il n’y a pas de sainteté sans miracles. Et il en faut au moins deux pour pouvoir se prévaloir de la canonisation. Le premier est nécessaire pour être béatifié et déclaré « bienheureux », puis le second pour être canonisé et obtenir ses galons de saint. Mère Teresa doit sa béatification, en 2003, à un miracle survenu dans le nord de l’Inde un an après sa mort. Une femme enceinte assure avoir été guérie d’une tumeur cancéreuse après l’apposition sur son ventre d’une médaille bénite par la religieuse. Le second miracle remonte à 2008, au Brésil. Après une prière de sa femme à Mère Teresa, à l’invitation d’un prêtre, un homme dans le coma se réveille sur une table d’hôpital sans les multiples abcès au cerveau qui le condamnaient. Un miracle reconnu par la Congrégation des causes des saints en décembre dernier et ratifié dans la foulée par le pape François. Mère Teresa a débuté seule sa vie d’humanitaire, en 1949, au service des plus pauvres des plus pauvres de Calcutta à savoir mourants, lépreux ou infirmes. Sa canonisation récompense surtout une ambassadrice de l’église qu’un parcours et un legs. Comme Mère Teresa avait dit : « Je ne comprends pas la langue, mais mon sourire donne une espérance et réconfort ». Figure mondialement connue, le prix Nobel de la Paix 1979 est tout autant un argument marketing pour l’Eglise. La canonisation de ce dimanche permet d’illustrer l’engagement de l’église pour les pauvres. L’engagement d’une vie pour celle qu’on surnommera toujours, miracle ou pas miracle, « la sainte de Calcutta ».

Recueillis par S.K.