« Dans le domaine de la psychologie ou de la médecine, l’obsession se réfère à une idée ou une préoccupation de tous les instants qu’un individu ne parvient pas à chasser de son esprit, même s’il est conscient de l’absurdité de ce qu’il ressent », une définition assez simpliste de ce qu’est une obsession. En étant conscient que le but relève complètement de l’absurde mais y tenir et tout faire pour y parvenir quand même, on peut se permettre de dire que là, il s’agit tout simplement d’une bêtise, d’une idiotie, d’une imbécillité sans pareil. Malheureusement, c’est le cas de certains dans notre pays actuellement. Le concept de développement a fait son chemin dans les hautes sphères de l’Etat et est devenu d’année en année incontournable, inéluctable. Et quand on ne prend pas référence à ce développement, on est pris pour des ignares, de parfaits incultes en ce 21ème siècle. Honte à celui qui doit prononcer un discours devant une assemblée sans parler ou du moins prononcer une fois le mot « développement ». Paraît-il que développer signifie faire croître ou faire progresser. Déjà, a-t-on bien compris ce que cela voulait dire ? Mais alors combiné avec « durable », là ça devient encore plus complexe. Alors le développement durable donne une forme de développement économique ayant pour objectif principal de concilier le progrès économique et social avec la préservation de l’environnement. Sait-on réellement de quoi on parle ?

Le fait que les slogans de chaque institution, à chaque petite occasion où l’Etat et ses démembrements doivent prendre une quelconque devise pour un quelconque évènement,  ne peuvent qu’interpeller le simple citoyen sur ce concept de développement. Pour ne prendre que deux exemples au hasard, pour son 55ème anniversaire, la police nationale malgache a pris comme slogan « Police Nationale respectueuse de la valeur humaine, pilier du développement ». Idem pour la journée de l’aéronautique à laquelle participe bien sûr l’armée de l’air malgache : « Espace aérien sécurisé, garant du développement de Madagascar ». Mais le fait est que malgré cet acharnement à mettre le développement partout et en parler à tout va, Madagascar est toujours au fond de son trou, loin de la moindre lueur d’espoir. « Creuse encore, tu trouveras peut-être du pétrole ou de l’or ». C’est là sans doute que les dirigeants sont allés piocher leurs  stratégies pour faire développer le pays. Espérant tomber sur un trésor à force de faire plonger le pays dans la pauvreté et la misère. En revenant à notre définition du début, on se rappelle que développer, c’est faire croître, faire progresser. Pourtant, et toujours malgré cette obsession de mettre du développement partout, il apparaît que Madagascar n’a encore jamais vraiment progressé. Que ce soit dans le domaine du respect de la valeur humaine, qui se traduit par exemple par  le respect des droits humains dont les libertés fondamentales, ou dans le domaine de l’aéronautique, lorsqu’on parle de vendre la fierté nationale au premier venu. D’ailleurs, qui ne sait pas qu’actuellement, et l’or et le pétrole du pays sont bradés aux investisseurs étrangers et aux potentiels apporteurs de capitaux ? Le développement durable est une forme de développement économique ayant pour objectif principal de concilier le progrès économique et social avec la préservation de l’environnement. De prime abord, le développement économique du pays se trouve encore aujourd’hui au stade d’utopie. Car si Madagascar ne recule pas dans les différents classements mondiaux dévoilés par différents organismes internationaux, le pays stagne ou occupe carrément la dernière place et ne peut plus reculer. Ne parlons même pas de préservation de l’environnement, ce serait hypocrite vu la situation actuelle du pays. Madagascar dispose d’une faune et d’une flore à 75 % endémiques, inexistantes ailleurs. Pourtant, que ce soit les tortues, les hippocampes, les lémuriens ou même les troncs d’arbres, on ne les retrouve qu’une fois consommer à l’étranger.

Voilà ou on en est dans ce concept de développement tant prôné par les tenants du pouvoir actuellement. Une obsession devenue meurtrière pour tout un peuple, pour un pays qui n’a pourtant rien demandé. Ici et là, on ne parle que de développement de Madagascar, du développement durable mais pourtant, on n’en a même pas saisi le sens. C’est ainsi qu’on parle d’une déviance des responsables de ce pays qui parlent d’une chose qu’eux même n’appréhendent pas réellement.

Ny Aina Rahaga