La journée mondiale de l’alimentation de cette année 2016 est basée sur un thème totalement différent des autres années. Ce 16 octobre prochain le thème sera « Le climat change, l’alimentation et l’agriculture aussi ». La sécurité alimentaire est l’une des questions principales liées au changement climatique. Les plus pauvres du monde, dont Madagascar fait partie, sont pour la plupart des agriculteurs, des pêcheurs et des éleveurs. Ce sont ces derniers qui sont le plus touchés par la hausse de température et la fréquence croissante des catastrophes liées au climat. Pour satisfaire à la demande, l’agriculture et les systèmes alimentaires devront s’adapter aux effets négatifs du changement climatique et devenir plus résilientes, plus productives et plus durables. Cultiver des aliments de façon durable revient à adopter des pratiques permettant de produire plus avec moins sur une même surface, en faisant un usage judicieux des ressources naturelles. Les agriculteurs malagasy sont, pour leur part, peu à peu sensibilisés sur les nouvelles techniques agricoles. Mais beaucoup rechignent encore à les pratiquer au profit des techniques traditionnelles. Ils se contentent d’une culture de subsistance en arguant le manque de moyens pour commencer une culture plus importante. Situation qui peut s’avérer normale dans la mesure où l’Etat ne leur donne que les connaissances et non les moyens pour passer d’une économie de subsistance à une économie plus grande.

C’est pourquoi, le message pour la Journée mondiale de l’alimentation est « Le climat change, l’alimentation et l’agriculture aussi ». Ce concept correspond à la période cruciale, juste avant la prochaine Conférence des Nations-Unies sur les changements climatiques, Cop 22, qui se tiendra du 7 au 18 novembre 2016, à Marrakech, au Maroc. La Fao appelle les pays à inclure les questions relatives à l’alimentation et l’agriculture dans leurs plans d’action sur le climat et à investir davantage dans le développement rural. Cas qui est encore loin d’être une priorité pour le gouvernement malagasy, même si quelques actions ont déjà été déployées pour cela. Pourtant, en renforçant la résilience des petits exploitants agricoles, il est possible de garantir la sécurité alimentaire pour les populations qui souffrent de plus en plus de la faim. Surtout qu’à Madagascar, peu mangent à leur faim alors que les ressources sont soi-disant importantes. C’est encore bien pire, lorsque l’on sait que beaucoup travaillent d’arrache-pied aujourd’hui pour avoir de quoi se nourrir le lendemain.

Recueillis par S.K.