Malgré la contestation d’une frange de la population locale, le projet de mise en place d’abattoir dans la région Anosy va bon train. Le chef de la région, Julio Pierrot Razafindramaro insiste et annonce que ce projet sera bénéfique pour la population d’Androy et d’Anosy. « L’implantation de Bovima ou bonne viande de Madagascar créera de l’emploi », dixit le chef de région. La société compte travailler avec les éleveurs locaux pour la production en amont. Si le  projet Bovima ou viande bovine de Madagascar est annoncé publiquement et que son promoteur n’a rien caché à la population, un autre abattoir à Ambohimalaza, près du café d’Ampasimbe est tout à fait inconnu.  « Les propriétaires de l’abattoir ont acheté presque les terrains aux alentours de cet abattoir », annonce un paysan. « Des camions apportent deux fois par semaine des zébus dans cet abattoir », rajoute notre interlocuteur. D’après les textes en vigueur, toute exportation de viande de zébu doit s’accompagner d’une production en amont pour éviter la surexploitation. L’on n’a pas encore vu jusqu’ici la ferme de  cette société, encore méconnue. D’après les indiscrétions, l’abattoir appartient à des Chinois. Sans production en amont, le nombre de notre cheptel n’arrivera jamais à satisfaire la demande chinoise. En effet, d’après les statistiques officielles, le nombre total de zébus à Madagascar est estimé à environ 9,8 millions de têtes avec un taux de croissance annuelle de 0,8 %, c’est-à-dire, près de 700 000 têtes par an. Des consommateurs de l’ordre de 1 339 713 000 ne feront qu’une bouchée de la production malgache si d’un autre côté, la demande de viande bovine sur le marché local va sûrement augmenter avec l’existence des hormones dans la viande porcine.

Rakotoarivony