C’était le 13 octobre 2015 que Jigot Lahiniriko-Cisneros, fils de Lahiniriko Jean et diplomate malgache de fonction, âgé de 32 ans, avait été arrêté pour conduite en état d’ébriété dépassant la limite légale et qui par la suite, a accroché une autre voiture dans un stationnement de Gatineau. Deux inculpations ont été portées contre lui et la République de Madagascar, via son ambassade à Ottawa, a refusé de lever son immunité diplomatique. Notons qu’il est le responsable du protocole au sein de l’ambassade du Canada. Les médias ont supposé à ce moment-là que les autorités du Canada ne lui accorderaient pas le privilège de conduire pendant un an jusqu’à ce que justice soit faite. Mais contrairement à ce que l’on a prévu, mardi dernier, la justice canadienne a fini par retirer les deux accusations portées contre ce dernier. Le tribunal a affirmé en retour qu’il a toujours la possibilité d’exiger son extradition mais avant de prendre une telle décision, les autorités évalueront bien la situation. Pour cela, plusieurs paramètres seront pris en considération, à savoir l’amitié et les collaborations qui constituent un enjeu entre les deux pays, tant politique qu’économique.

Polémique

Cette décision de la justice a créé la polémique puisque d’un côté, l’avocate de ce diplomate, Me Catherine Daigle, a expliqué que « la plupart des pays acceptent de lever l’immunité d’un employé qui fait face à la justice. Il arrive toutefois, lors de rares occasions qu’un pays refuse de le faire ». De l’autre côté, le professeur de droit à l’Université d’Ottawa, Patrick Dumberry a expliqué que « le but est de faire en sorte que de façon réciproque, les États ne poursuivent pas les diplomates des autres États. Pourtant, c’est un principe d’irresponsabilité totale si un représentant étranger qui commet un crime ou une infraction, ne peut être arrêté, traduit en justice ou emprisonné, à moins que son pays décide de lever son immunité. Et le Canada pourrait aussi fermer les yeux… d’autant plus que les amitiés entre les États et d’autres éléments politiques n’ont rien à voir avec le juridique ». En somme, cette décision est surprenante alors que pour ce genre d’infraction,  ce pays d’Amérique du Nord a toujours été inflexible du fait qu’aucune tolérance n’est réservée à toute personne qui ne respecte pas la loi.

Anna Ra.