Les auditeurs de la Cité des Fleurs et de ses environs n’ont pas pu suivre le « miara-manonja » à partir de la station Viva hier pour la simple raison que l’électricité a fait défaut. La Jirama a, ainsi, utilisé son droit absolu d’éteindre la lumière quand elle veut et le délestage est devenu une arme pour priver la population de son droit de s’informer !

Si l’électricité a été coupée hier matin dans les locaux de la radio viva de Mahajanga, c’est presque une banalité puisque ces derniers temps, le délestage sévit gravement sur tout le territoire. Certes, certains cas poussent les usagers et toute la population à la révolte  et c’était déjà arrivé à Mananara-Nord, par exemple, et dans de nombreux districts. Il y a quelques mois, les habitants d’Ambohipo et d’autres quartiers ont érigé des barrages de mécontentement et ont eu affaire, évidemment, aux forces de l’ordre. Mais il arrive aussi que certaines localités restent dans le noir durant plusieurs jours, comme c’est le cas actuellement des habitants de Port-Bergé, dans la région de Sofia, qui sont privés d’électricité depuis plusieurs jours, dû à des problèmes d’approvisionnement en carburant. La population locale doit recourir à l’utilisation de panneaux solaires pour compenser ce problème de coupure permanente du courant mais bien sûr, cela engendre des coûts non-prévus alors que les recettes escomptées ne suivent pas.

A l’unisson

Les impacts du délestage, notamment quand il s’installe durablement, sont inimaginables et actuellement, il touche un des principaux droits de l’homme : celui d’avoir accès à l’information. C’est le cas pour la population majungaise hier puisqu’à l’heure du « miara-manonja » où les stations de la cité des fleurs se mettent à l’unisson, la radio viva de cette localité a cessé d’émettre à cause de la coupure d’électricité. Pour beaucoup, c’est un coup  bien politique d’autant qu’il s’agit d’une manifestation entrant dans le cadre de la lutte pour la non-promulgation de la loi portant sur le code de la communication récemment votée par le parlement. Par la suite, des démarches ont été initiées auprès de la Jirama par les journalistes de la ville de Mahajanga en demandant de ne pas procéder au délestage durant les deux heures du « miara-manonja » mais l’appel était apparemment tombé dans des oreilles sourdes.

J.L.R