Qui a osé ? Il parait qu’une plainte a été déposée contre l’ancien président Marc Ravalomanana pour ingérence. Qui a osé ? Depuis le temps que l’opinion se demandait quand est-ce-que quelqu’un allait remettre un égo surdimensionné à sa place. Dans une toute autre affaire, il parait qu’à Soamahamanina lors du passage du président de la république, les banderoles ont été interdites. Ceux qui voulaient s’exprimer sur la situation de l’exploitation chinoise dans cette localité avaient été avertis de bon matin et menacés d’arrestation s’ils osaient, ne serait-ce que respirer, a-t-on ouïe dire. Mais la polémique n’est pas pour nous et l’analyse la plus objective possible démontre clairement que ces deux –là sont perdus, du moins aux yeux de la population. Ceci étant, cette éternelle querelle n’intéresse plus personne et n’est plus nouveau. Après trop de mise en scène et de rebondissements, le public n’y croit plus du tout. Pourtant, dans l’histoire politique de Madagascar, le couple Cua-Etat est sans doute celui qui a marqué le plus les esprits. Avec des antécédents datant d’il y a un peu plus d’une décennie déjà et des faits similaires depuis, il s’agit sans doute d’une belle histoire à conter.

D’après les enseignements du passé et de l’histoire de Madagascar, depuis que le couple Cua-Etat est né, l’un finit toujours par prendre le pas sur l’autre. Pour petit rappel, un certain Marc Ravalomanana en 2002, alors maire de la ville d’Antananarivo, avait déclenché le mariage parfait d’avec l’Etat central. Ce dernier s’était alors déclaré président élu au premier tour, ce que bien sur l’exécutif a nié. Mais en quelques temps seulement, la place de maire de la capitale s’est transformée en un fauteuil de président de la république. Durant quelques années, le calme régnait entre les deux tourtereaux car il y avait un certain lien familial qui les unissait. Mais vint en 2007 un jeune du nom de Rajoelina qui allait jouer les troubles fêtes. Cette fois encore, la place de maire s’est transformée en un fauteuil bien confortable de président de la transition, à peu près la même chose que celui de président de la république. Et comme l’histoire est un éternel recommencement, le film repasse sur nos écrans et dans nos colonnes encore une fois. Mais cette fois-ci, la querelle devenue guerre depuis peu, concerne uniquement les biens du couple et non pas de savoir qui porte la culotte. Le fait est que depuis assez longtemps déjà, la place de maire destine généralement à un avenir meilleur. Pourtant, il semble clair actuellement que ni le régime ni la mairesse et son équipe n’accèderont plus à cette haute responsabilité. D’après Simone de Beauvoir, « si l’on vit assez longtemps, on voit que toute victoire se change un jour en défaite ». C’est bien le cas de le dire si l’on se base sur la situation actuelle du pays et celui des tananariviens ou du moins de la majorité d’entre eux. Le bilan du régime qui est maintenant à mi-mandat ne persuade guerre la population malgache. En effet, aucune vraie réalisation n’a été concrétisée par ces derniers et pire encore, la situation des malgaches n’a cessé de se détériorer depuis le retour à l’ordre constitutionnel. Les tensions sociales se multiplient ici et là et le fossé entre le pouvoir et la population se creuse toujours jusqu’à l’heure où nous parlons. En ce qui concerne la Cua, celle-ci a divorcé avec sa population, avec des mesures peu populaires et des actions, toutes aussi louables soient elles, ne font que produire le mécontentement de la population.

En somme, le couple que l’histoire a fait connaitre, semble être en bonne voie pour clore une bonne fois pour toute son histoire. Car avec cette épisode, aucun des deux n’en sortira vainqueur. « Si l’on vit assez longtemps, on voit que toute victoire se change un jour en défaite. ». Même si l’un d’entre eux en sort victorieux, il ou elle en sortira bien affaibli. Comme deux inséparables, ils ont choisi de faire un suicide collectif. Qui vivra verra.

Ny Aina Rahaga